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On ne change pas une équipe qui gagne

Que pèsent aujourd’hui des élections cantonales dans le contexte actuel. Peu de chose en vérité mesuré à l’aune des évènements dramatiques qui se succèdent et qui font paraître dérisoire le fait de savoir si tel ou tel département sera, demain, rose ou bleu. Que vaut le bulletin de vote glissé dans l’urne à Sabres, à Tartas ou à Hagetmau quand Daesh ensanglante le Moyen Orient, quand des dessinateurs Sont assassinés le crayon à la main, quand, à nos portes, l’Ukraine s’embrase et quand des gamins de quatorze ans rejouent la Nuit de Cristal.

Et pourtant ; si tous ces évènements nous touchent légitimement et nous indignent, ils ne doivent pas occulter les enjeux de société des élections dites « locales » des 22 et 29 mars prochain. Il ne s’agit pas là de géopolitique, comme il n’est pas question de refaire le monde à cette occasion, ni de bouleverser les fragiles équilibres internationaux. Il s’agit « seulement » de se pencher un instant sur la qualité de notre vie au quotidien et de se poser les bonnes questions.

Dans le climat de morosité ambiante, dans cette période de crise qui n’en finit pas et qui laisse sur le bord du chemin nombre de concitoyens, face au rejet de la politique gouvernementale, à quelles questions devons-nous prendre le temps de répondre en toute honnêteté ? Pour ma part, j’en vois trois : l’équipe départemental en place a-t-elle, de par son action, amplifié les effets de la crise ? N’a-t-elle rien fait pour les atténuer ? Ou au contraire, a-t-elle mis en place une politique départementale de nature à mieux résister que d’autres aux défis économiques qui lui étaient proposés ?

Pour ma part, sans hésiter, je réponds « oui » à la dernière question. Au-delà des chiffres fantaisistes avancés par une opposition dont la démagogie n’a d’égale que la mauvaise foi, il est bon de rappeler quelques données incontestables afin de rafraîchir les mémoires défaillantes :

  • concernant la dette par habitant, les Landes se situent au 7ème rang (sur 98) des départements les moins endettés, ce qui est la preuve du souci constant d’une gestion budgétaire rigoureuse et celui d’éviter qu’une pression fiscale trop forte pèse sur le budget des ménages.
  • chaque jour, plus de 19000 écoliers se rendent gratuitement dans leurs établissements scolaires grâce aux moyens de transports mis à leur disposition.
  • dans ces établissements, depuis plusieurs années, chaque élève a, à sa disposition, un ordinateur.
  • nos aînés ne sont pas oubliés et la politique sociale et solidaire exemplaire du département (1er poste budgétaire), est la preuve constante de cette préoccupation d’apporter le bien-être à toutes les générations.
  • les rénovations des collèges, le tourisme, l’environnement, l’appui permanent aux entreprises en difficultés, la priorité donnée aux services publics, autant d’actions qu’il est difficile de nier pour une opposition en mal de propositions sérieuses et dont le seul cheval de bataille se résume à demander le départ d’une équipe qu’on aurait trop vue.

Ne nous laissons pas prendre à ce discours lénifiant et pitoyable. Derrière tout cela, se cache l’ambition de livrer les Landes à la marchandisation, au libéralisme effréné et aux inégalités territoriales. Là, où au prix d’efforts constants, le Conseil général actuel a maintenu ou imposé le service public, considérant que certains biens indispensables à tous ne pouvaient être l’objet de profits (l’eau par exemple), la droite n’attend que l’occasion d’inverser la tendance.

La solidarité, l’humanisme, le partage, font partie des gênes de la gauche. Lorsque cela s’accompagne de la rigueur dans la gestion, c’est tout bénéfice pour le département et ses habitants. Pendant des décennies, les Landaises et les Landais ont accordé leur confiance à l’équipe réunie autour d’Henri Emmanuelli. Pourquoi cela devrait-il changer au motif que la politique gouvernementale déçoit ? Pourquoi sanctionner des femmes et des hommes qui n’ont pas failli ? Pourquoi refuser à des femmes et à des hommes nouveaux de continuer le travail initié par leurs aînés et de reprendre le flambeau de la solidarité brandit depuis des années par les élus socialistes qui se sont succédé ?

Rien dans ce que la droite landaise propose n’incite à une telle décision. A un bilan, plus que positif, qu’elle ne peut nier, elle oppose un tissu de mensonges. Au débat d’idées, elle préfère les attaques personnelles, les mesquineries et les bassesses. Alors le mieux, dans ces temps où l’on doute, est de se référer au vieux dicton sportif, plein de bon sens et de sagesse, qui veut qu’  « on ne change pas une équipe qui gagne ». Croyez-moi, il a fait ses preuves.

Pour Les Landes, en avant !

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Confession d’un lâche ordinaire

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Je ne suis pas Charlie ! Charlie est courageux, droit dans ses bottes, menant un combat permanent contre la pensée unique, prêt à aller jusqu’au sacrifice, refusant de baisser la tête et de courber l’échine devant les extrémismes quels qu’ils soient, politiques ou religieux. Il clame tout haut ce que nous murmurons sous le manteau ; il affiche à la une ce que tous les autres taisent ; il refuse l’obscurantisme et met en pleine lumière les turpitudes de ceux qui ont institué le terrorisme en religion. Je ne lui viens pas à la cheville !

Je ne suis pas Charlie ! Je ne fais pas partie des 10 000 abonnés militants qui soutiennent aujourd’hui un journal qui allait disparaître. En 1992, lorsque Charlie sombra une première fois, je n’ai pas le souvenir d’avoir vu défiler dans les rues des cohortes indignées, brandissant des pancartes. Il en aurait été de même aujourd’hui quand Charlie aurait déposé son bilan, ce qui paraissait inéluctable. Quelques soixante-huitards irréductibles auraient fait un peu de bruit, quelques journaux auraient rédigé un article nécrologique larmoyant sur cette voix contestataire qui s’éteignait, et puis, très vite, nous serions passés à autre chose.

Je ne suis pas Charlie ! J’assume mes petites lâchetés dès lors que mon confort est un tant soit peu menacé. Je ne pense pas que, confronté aux menaces permanentes et de plus en plus précises dont Charlie était quotidiennement l’objet, j’aurais été capable de garder le cap. Je suis même sûr du contraire. En vieux militant de gauche, je n’aurais certes pas renié mes valeurs, mais je sais que j’aurais mis un bémol, soucieux de continuer à profiter le plus longtemps possible des douceurs et du confort de ma petite vie. Par procuration, Charlie a relayé mes révoltes, mes coups de gueule et mes indignations. Caché derrière lui, à l’abri des coups, j’ai jubilé de le voir se coltiner avec les méchants. Pas sûr que s’il avait eu besoin d’aide j’aurais été là.

Charlie a refusé ce que les autres acceptaient implicitement. Toute l’équipe, de la secrétaire au rédacteur en chef, ont refusé de céder à la terreur intégriste et ont continué comme si de rien n’était. Ils l’ont payé de leur vie, sacrifice ultime sur l’autel de la liberté d’expression. Tardivement, et alors que ça va leur faire une belle jambe, ils sont devenus mes héros et ceux de tout un pays qui, souvent, découvre qui étaient  ces hommes. Charlie est plus qu’un héros, Charlie est un martyr, le seul dans cette affaire qui mérite ce nom. Un adage éculé, mais plein de bon sens, affirme qu’il faut savoir dire aux gens qu’on les aime quand ils sont encore là. Je n’ai pas su dire je t’aime à Charlie.

Aujourd’hui, Charlie va sûrement, à titre posthume, être sauvé. L’élan de solidarité réel qui s’est levé dans le pays va sans aucun doute le tirer d’affaire. Je vais m’abonner bien sûr, comme des milliers d’autres. Je serai présent dans les rassemblements citoyens et j’applaudirai aux noms des journalistes et dessinateurs morts pour leurs idées. C’est bien le moins que je puisse faire pour eux. Mais, au fond de moi, je sais que jamais ça n’effacera des années de lâcheté et d’indifférence. J’ai laissé Charlie se battre seul. J’ai mené des petits combats confortables, à ma mesure de français moyen, accroché à son quant-à-soi. Suis-je différent d’une majorité d’entre nous ? Je ne le pense pas. Et c’est bien ça qui est affligeant.

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C’est qui le chef ?

Cahuzac, Thevenoud, Morelle, Arif, Landaoui, la liste s’allonge chaque jour. Qui demain sera le suivant ? Qui de nouveau entachera la République exemplaire que François Hollande nous avait promise ? Chaque nouvelle affaire nous poignarde, nous les socialistes de base, et ébranle la confiance des plus fragiles. Combien de temps encore seront nous capables de soutenir que seule une minorité de nos dirigeants est touchée alors que les rangs des proches du président sont décimés ?

Et je ne m’attarde pas sur les maladresses des uns et des autres qui alimentent en eau le moulin de ceux qui crient à l’incompétence et à l’amateurisme. Enfin, je passerais sous silence les frasques amoureuses de notre sémillant motard présidentiel dont les démêlés sentimentaux sont la risée du monde entier, tous se bousculant pour accueillir à bras ouverts la concubine trahie.

J’avoue parfois être abattu par tant de maladresses, tant d’erreurs accumulées, tant de puérilités et de bourdes à répétition. Plus que de l’incompétence ou de l’amateurisme, c’est le manque d’autorité et de discernement qui me semblent être les traits dominants caractérisant la gouvernance « hollandaise ». Les femmes et les hommes actuellement aux commandes du pays comme celles et ceux qui y furent un temps, sont des gens brillants, intelligents, dont les compétences sont reconnues. Personne ne peut raisonnablement mettre en doute les qualités individuelles d’un Fabius, d’un Macron, d’un Valls, d’un Sapin, d’une Royal, d’un Montebourg, d’une Taubira, j’en passe et des meilleurs. Elles et ils n’ont rien à envier à leur alter-égos de droite. Preuve en est que, pour la plupart, ils sortent des mêmes moules.

Le problème ne vient pas des solistes mais du chef d’orchestre souvent plus à l’aise pour conduire des quartets que pour diriger les orchestres philarmoniques. Celui qui, alors qu’il était premier secrétaire du Parti Socialiste, n’a jamais réellement pu s’imposer, a retrouvé à l’Elysée ceux qui pendant des années ont toujours plus ou moins contesté ses qualités de chef. Leurs ambitions, un moment contrariées, n’ont pas été abandonnées. Ayant besoin d’exister jusqu’au jour où ils espèrent de nouveau occuper le devant de la scène, ils doivent, dans l’intervalle, se singulariser dès que l’opportunité se présente, quitte à la provoquer.

D’où ce qui parfois apparaît comme discordances alors que ce ne sont qu’ambitions latentes. Toujours dans la réaction, faute d’avoir pris assez de précautions liminaires, le chef de l’Etat doit trancher dans le vif et à chaque fois se priver, la mort dans l’âme, d’un de ses fidèles, réduisant d’autant sa garde rapprochée et se trouvant dès lors de plus en plus vulnérable. Il a pu sauver le soldat Jouyet, épargner la cantinière Taubira, mais a dû sacrifier le grognard Morelle, inspirateur de sa campagne réussie, et le vaillant Landaoui, conseiller précieux en ces temps où le Front National prospère.

Celui qui avait su nous séduire le temps d’un meeting au Bourget et d’un débat conquérant face un Sarkozy KO debout, s’est, depuis lors, montré maintes fois hésitant, pusillanime, rappelant le Hollande louvoyant que l’on avait connu à Solférino.

Les quelques vrais fidèles qui l’entourent encore, doivent cesser de se comporter en courtisans serviles et l’inciter à forcer sa nature. Il est encore temps pour lui de faire preuve d’autorité. On ne lui demande pas de faire du Sarkozy mais de montrer, ostensiblement qu’il est le chef. Il lui faut tout revoir dans sa communication et, au lieu de subir les évènements et d’encaisser comme si les coups de l’atteignaient pas, il doit d’urgence prendre les choses en mains. Il n’a plus rien à perdre et tout à gagner. Il doit s’exposer quitte à empiéter sur l’espace réservé au premier ministre. Vouloir nier l’évidence qui consiste à laisser croire que le Président préside et que le gouvernement gouverne est une utopie qui consiste à faire prendre les vessies pour des lanternes. Dans les faits, les Françaises et les Français ne sont pas dupe de la supercherie intellectuelle que représente la 5ème République. De tout temps, hors cohabitation, c’est le président de la république qui a représenté l’autorité ce qui a souvent rendu le couple président-premier ministre ingérable. Un tel attelage ne fonctionne que dans les pays où le détenteur de la plus haute charge n’est là que pour assister aux funérailles, inaugurer les chrysanthèmes ou décorer les citoyens méritants.

Le fait de penser que le premier ministre est là pour prendre les coups et que le Président, du haut de sa tour d’ivoire, est là pour les compter, est une ineptie. Leur sort est lié, quand l’un trébuche l’autre s’étale. Alors quitte à se vautrer, autant le faire sans ambiguïté, en assumant les responsabilités que les citoyens entendent voir le Président endosser.

En désignant François Hollande lors des primaires socialistes puis en votant pour lui en 2012, c’est que nous attendions. Pas qu’il confie au cancre de la classe (5.63% des voix) les clés du camion France. Pas qu’il mène la lutte contre son plus grand adversaire, la finance, en donnant à un transfuge de la Banque Rothschild la combinaison du coffre national, même si tous ceux qui viennent de chez Rothschild ne sont pas à jeter.

Son initiative d’aller parler, d’homme à homme, avec Poutine au retour d’un voyage diplomatique au Kazakhstan est la voie à suivre. Qu’il cesse de lever le doigt pour demander la permission de faire telle ou telle chose. La France doit parler d’une voix forte et se faire respecter. Il doit être autre chose que cet empoté engoncé dans un manteau trop grand et affublé d’une toque de fourrure que l’on raille sur les réseaux sociaux. Il en va du respect comme de la croissance ; il se mérite, se conquiert et ne se décrète pas.

Alors, François, écoute la voix qui monte des Landes : lâche-toi ! Assume ! Fais que l’on se souvienne de toi comme le Président de la réduction des inégalités, celui de la réforme bancaire, de la baisse du chômage. Prends les décisions qui s’imposent, libère-toi du carcan social-démocrate dans lequel tu t’es enfermé. N’écoute plus les chantres de l’austérité ! Ne te laisse plus donner des leçons par le voisin teuton ! Donne-nous enfin raison d’avoir voté pour toi.

Clandestins

Lampedusa, abandonnée par l’Europe.

Entre Malte et la Tunisie, à 300 kilomètres des côtes Libyennes et à 200 de celles de Sicile, l’île italienne de Lampedusa est depuis plusieurs jours dramatiquement sous le feu des projecteurs médiatiques. Stoïquement, courageusement, avec abnégation, les 6000 habitants de ce rocher méditerranéen accueillent quotidiennement des centaines de réfugiés, repêchent des centaines de cadavres, entourent de leur chaleur humaine des dizaines d’enfants hébétés, séparés peut être à jamais de leur parents. Une femme, admirable, est devenue le symbole de cet élan humaniste : Guisi Nicolini, le maire de Lampedusa. Fatiguée, éreintée mais animée d’une énergie qui force l’admiration, elle multiple en vain les appels au secours et crie sa honte devant l’inertie des instances européennes. Si son prédécesseur, Bernardino de Rubeis, fut un temps l’objet d’une enquête pour incitation à la haine raciale, Guisi Nicolini est définitivement à l’abri d’une telle accusation. Au passage, j’avoue que pas un seul instant je ne me suis préoccupé de la couleur politique de cette dame tant le drame qui se joue en Méditerranée dépasse les clivages. A l’époque, Marine Le Pen avait apporté un vibrant soutien au précédent maire. A ce jour, elle n’a pas encore félicité madame Nicolini pour le courage dont elle fait montre.

Ce que les médias n’ont pas assez souligné c’est que cette affluence d’émigrés fuyant la Tunisie, la Libye, la Syrie et d’autres pays d’Afrique dure depuis des mois et que Lampedusa, bastion avancé de l’Italie, est leur point de chute privilégié car étant la terre d’Europe la plus proche des pays qu’ils fuient. De tout temps, Lampedusa a chèrement payé cette position éloignée de la mère patrie. C’est ainsi qu’en juin 1943, obstacle italien sur le chemin du débarquement allié en Sicile, l’île fut durement bombardée par l’US Air force et que les habitants payèrent un lourd tribut à la libération de l’Europe.

L’Europe qui, aujourd’hui, détourne le regard, croisant les doigts pour que les digues humanitaires du sud de l’Italie résistent le plus longtemps possible aux marées émigrantes. Le drame humain est immense et l’indifférence européenne, au-delà des discours compassés de circonstance, jette un voile de honte sur l’institution toute entière.

Alors que l’Europe devrait être l’exemple de l’ouverture à tous les égards, on assiste à un repli frileux sur eux-mêmes de quasiment tous les pays de la communauté européenne ainsi qu’à une montée des nationalismes, négation s’il en est de la finalité même de la construction européenne. C’est l’essence même de l’esprit européen qui est en train de disparaître, idéal fait de solidarité, d’humanisme et de générosité envers les autres quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent.  Plus que jamais, les seuls crédos européens qui prévalent sont la régression sociale, la disparition progressive des droits acquis, l’alignement sur le moins disant social, le tout pour satisfaire l’appétit toujours croissant des marchés. Dans ce scénario, les sentiments n’ont pas leur place et sont une perte de temps.

Les valeurs socialistes, celles qui ont toujours sous-tendu mon engagement politique, je ne les retrouve à aucun moment dans l’Europe qu’on nous propose. Quand je vois le comportement de notre ministre de l’intérieur, qui se dit socialiste (pour combien de temps encore ?), je ne peux qu’être inquiet quand au type de socialisme que l’on va bientôt nous proposer. En voyant les mouvements de menton du premier flic de France, ses déclarations péremptoires et son attitude à l’égard de certaines minorités depuis toujours persécutées, le mimétisme avec l’un de ses prédécesseurs que l’on a tant combattu saute aux yeux : à quand le Karcher ?

Aujourd’hui, mon constat est amer : l’Europe a échoué dans tous les domaines qui me tenaient à cœur et qui faisaient de moi un chaud partisan de sa construction. Pas encore de salaire minimum dans tous les pays, pas de protection sociale pour tous, pas d’armée commune, pas de réelle diplomatie commune, une concurrence acharnée entre les pays membres du fait des inégalités sociales, une incapacité à imposer des règles démocratiques réelles dans les pays de l’ex block de l’Est qui rejoignent l’UE, des pays plongés dans la récession et la misère alors que dans le même temps les riches n’ont jamais été aussi riches et j’en passe tant la liste des manquements serait longue. La seule réussite réside dans la monnaie unique mais il s’agit avant tout d’une réussite pour les marchés que des parités et des monnaies disparates contrariaient car trop soumises au bon vouloir des états qui pouvaient dévaluer et réévaluer à leur guise.

Vous aurez compris que j’ai rejoint les rangs des déçus de l’Europe. Ce n’est pas pour cela que j’irais me jeter dans les bras du FN ou dans ceux de l’UMP qui par la voix de l’ineffable sénateur Marini, a déclaré que l’afflux d’émigrés à Lampedusa faisait regretter la chute de Kadhafi. On mesure, à la lumière de tels propos,  la lâcheté abyssale de la droite française qui n’en est pas à une contradiction près quand on sait que c’est l’homme qu’elle encense qui a précipité la chute du colonel libyen.

J’attends désormais, sans trop y croire, que l’Europe ait un sursaut de fierté et de courage et se préoccupe enfin du sort des hommes avant celui des marchés. C’est à ce prix et à ce prix seulement que je redeviendrais un fervent défenseur des institutions européennes. En attendant, les cadavres continueront à joncher les plages de Lampedusa et cela m’est insupportable.

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Opposition de gauche

Aujourd’hui, l’opposition au gouvernement Hollande /Ayrault n’est plus seulement composée de l’UMP et du Front National mais a vu ses rangs grossir grâce à l’apport du Front de Gauche. Que ce soit dans la rue, lors de meetings, dans les médias ou au Sénat, ce parti décoche ses flèches les plus acérées à l’encontre du Parti Socialiste et du gouvernement en place.  Son l’impulsion de son leader charismatique Jean-Luc Mélanchon, le Front de Gauche, animé par un seul désir, voir le gouvernement socialiste échouer, se livre à une surenchère d’invectives qui ne peut qu’irriter le tenant de l’union de la Gauche que je suis. Nous sommes confrontés à la pire opposition de gauche qu’un gouvernement lui-même de gauche ait eu à affronter sous la Cinquième République. Jamais Georges Marchais, Arlette Laguiller ou encore Olivier Besancenot n’avaient été aussi loin.

Nombreux dans les rangs de mon parti sont ceux qui souhaitent que partout on mette fin à l’hypocrisie qui consiste à échanger localement des sourires et des politesses avec nos « camarades » du Front de Gauche, alors que ces mêmes « camarades » se défoulent en réunion de section sur leur cible privilégiée, le Parti Socialiste, en nous chargeant de tous les maux. Je ne suis pas de ceux-là. Jusqu’au dernier instant, je resterais partisan de l’Union, seule alternative pour faire barrage au Front National et battre la droite réactionnaire. Mais force m’est de reconnaître qu’il me faut aujourd’hui puiser dans des trésors de tolérance et de « zénitude » pour y parvenir.

Au parti socialiste, nous connaissons bien Jean-Luc Mélanchon et la mécanique qui l’anime. Déçu de n’avoir eu au PS la place qu’il considérait y mériter, il a lancé une OPA sur le Parti Communiste Français qui, en panne de leader, s’est jeté dans ses bras au point d’y perdre son âme. Aujourd’hui, il crache dans la soupe qui l’a nourrit de longues années et voue au Parti Socialiste une haine farouche. Ayant trouvé avec le Front de Gauche une tribune taillée à sa mesure, il utilise ce parti à des fins personnelles afin de régler de vieux comptes. Multipliant les injures, devenu adepte du « tous pourris » (sauf lui bien entendu !), il tombe dans l’ornière facile de la critique systématique et de la surenchère constante, se révélant en cela l’émule des plus grands démagogues. Lancé dans une fuite en avant dans laquelle il espère entraîner jusqu’au bout des communistes de plus en plus réticents, concentré sur son égo, admiratif de son nombril, il se nourrit de belles phrases dont il abreuve ses adeptes.

Ce qui me désole le plus, c’est que des camarades (peu nombreux certes !)  avec qui nous avons milité, débattu, lutté, nous aient aujourd’hui quittés, séduits par le miroir aux alouettes agité par notre version nationale du clown italien Pepe Grillo. Que des camarades qui aient milité des années durant dans un parti responsable, courageux, prenant ses responsabilités en acceptant de se frotter au dur exercice du pouvoir, que ces camarades soient partis grossir les rangs des utopistes et des éternels opposants en rejoignant un parti voué au culte de la personnalité, adorateur d’un homme préoccupé de son seul destin, m’a profondément déçu. Eternels nostalgiques de 1968, j’espère qu’ils ont trouvé aujourd’hui ce qu’ils étaient allés chercher et qu’ils s’épanouissent dans l’opposition, situation qui au fond est sûrement celle qui leur convient le mieux. Soutenir loyalement un parti au gouvernement n’entrait pas dans leur conception de la politique.

Tout ceci ne laisse augurer rien de bon pour l’avenir et laisse beaucoup d’espoirs à nos adversaires historiques qui, bien qu’eux-mêmes empêtrés dans quelques difficultés, doivent se réjouir de cette situation. Des échéances importantes approchent. Parmi ceux qui composent le Front de Gauche, certains auraient beaucoup à perdre si au sein du parti socialiste les « faucons » l’emportaient sur les « colombes ». Nous sommes condamnés à nous entendre si nous voulons faire gagner la gauche partout où cela est possible. Le Front de Gauche en a-t-il la volonté ?

Pour ma part, je reste confiant en l’avenir et abjure mes camarades d’être patients. On ne peut en dix mois gommer les effets désastreux de dix ans de gestion de droite. On ne peut en dix mois restaurer ce que la crise à détruit et continue de détruire mais la France est l’un des pays qui résiste le mieux. Nous avons élu François Hollande pour cinq ans. Laissons le gouvernement travailler et nous ferons le bilan le moment venu. Cela ne nous dispense pas des états d’âmes légitimes, des « coups de moins bien », des moments de doute. Nos réunions de section régulières sont là pour débattre, servir d’exutoire à nos interrogations et parfois à nos colères, et pour trouver collectivement les réponses et les arguments.

Plus que jamais, en de telles périodes, nous devons rester soudés et faire front. On juge de la force, de l’unité et de l’utilité d’un parti dans de tels moments et même si la décision de chacun doit être respectée, je ne pourrais que ressentir comme une désertion le départ de celui ou de celle qui nous quitterait pour rejoindre les rangs de ceux qui aujourd’hui nous vilipendent.

Compte-rendu de la réunion des secrétaires de section et des trésoriers du 2 février 2013

Rion des Landes le Samedi 02 février 2013

Contexte général :

Réunion d’une excellente tenue grâce à la présence des parlementaires : Jean-Louis Carrère, Henri Emmanuelli, Dany Michel, Florence Delaunay et celle du vice-président de la région Aquitaine Stéphane Delpeyrat. Pour la section de Morcenx, y participèrent : Fernande BONILLO (trésorière), Roland BOURGUEDIEU (Trésorier adjoint) et Alain GUERET (Secrétaire adjoint).

Présence nombreuse des secrétaires et trésoriers du département et très bonne qualité des questions posées, ayant permis un débat riche et enrichissant.

La logistique, assurée par les camarades de Rion, fut sans reproche, du café d’accueil au repas en passant par les infrastructures mises à disposition pour la réunion elle-même.

Sujets traités :

La formation au sein de la Fédération : Un collectif de 5 camarades est en train de plancher pour proposer 3 modules de formations s’adressant :

-aux nouveaux adhérents.

-aux secrétaires et aux trésoriers (surtout les nouveaux).

-aux élus et futurs candidats.

Un questionnaire sera envoyé aux sections pour connaître les besoins et les attentes. Ces formations étaient souhaitées depuis longtemps, notamment celles s’adressant aux nouveaux adhérents qui ont besoin de connaître l’histoire de notre parti et son fonctionnement.

L’aide aux sections en matière de riposte et d’argumentation : un camarade travaille sur le sujet afin de fournir aux secrétaires les arguments de riposte nécessaires ainsi que les outils pour animer les réunions de section.

Il adressera prochainement un questionnaire pour connaître les attentes.

Il s’engage à adresser aux secrétaires tous les 15 jours une lettre sur les grands sujets d’actualité et l’analyse qu’en fait le  PS.

Il s’engage à fournir, en amont, des éléments pour alimenter le débat sur tous les projets de loi en gestation.

A ce sujet, un espace militant est consultable sur le site de la Fédération dont les identifiant, communs à tous, vous seront fournis lors de la prochaine réunion de section ou en vous rapprochant de notre secrétaire de section Paul Carrère.

Les finances : Tous les comptes de la Fédération sont au vert y compris ceux relatifs au Travailleur Landais qui pour la première fois depuis longtemps est excédentaire. Cependant, cet excédent est uniquement du à l’accroissement sensible des annonces légales, le nombre d’abonnés étant insuffisant. Un effort reste à faire pour populariser notre journal aussi bien au niveau des militants qu’au niveau des sympathisants. Nous avons là un outil remarquable qui nous permet, tout au long de l’année, de diffuser nos idées et d’offrir à nos parlementaires une tribune permanente.

Concernant la rénovation du local de la section de Dax dont la vétusté allait, à court terme, en interdire l’usage, une souscription a été lancée qui concerne à la fois tous les militants et toutes les sections des Landes. Pour sa part, la section de Morcenx a déjà apporté sa contribution.

La stratégie avec nos partenaires de la gauche : Renaud Lagrave a insisté sur le fait que la stratégie restait « l’Union, rien que l’Union ». En effet, même si cela sera parfois difficile, on a besoin d’être unis pour battre la droite dans beaucoup d’endroits. A fortiori, si certains parmi nous étaient tentés de se passer des autres forces de gauche au motif qu’ils sont en position hégémonique, le premier fédéral a affirmé avec force qu’un rappel à l’ordre serait fait afin que partout la stratégie unitaire soit la règle.

Le contexte politique :

-l’attente est forte, cependant il y a eu plusieurs avancées positives en quelques mois dont la plupart des gens ne voient que les aspects négatifs. A nous de savoir les valoriser.

-il faut défendre les réformes réalisées et celles en cours.

-nous devons faire remonter les questions et les interrogations.

-en 2013, année sans élections, on doit multiplier les réunions afin de montrer que le PS existe et qu’il est force de propositions. A ce sujet, la décision a été prise à la dernière réunion de section, sur proposition du bureau, de faire deux à trois réunions publiques au cours de l’année sur des sujets d’actualité. La prochaine réunion devrait se tenir en mars et concerner les rythmes scolaires.

En réponses aux nombreuses questions des participants, les parlementaires sont intervenus :

Dany Michel : La réforme scolaire çà n’est pas seulement les rythmes scolaires. C’est aussi la réussite pour tous, un système d’éducation républicain, la création de 60 000 postes….

Jean-Louis Carrère : S’attarda dans un premier temps sur le climat politique au Sénat. La majorité y est fragile et souvent les communistes mettent la gauche en minorité en étant sur la même ligne que l’UMP. La majorité de gauche au Sénat n’a rien à voir avec la majorité présidentielle de l’Assemblée. Au Sénat, les communistes abusent de leur position et il n’est pas facile de rassembler.

Comme président de la commission des affaires étrangères au Sénat, il évoque la situation au Mali et nous apporte un éclairage particulièrement intéressant. Pour lui, ce qui arrive au Mali est la conséquence directe du fait qu’il n’y ait pas eu d’intervention au sol en Lybie et que de nombreux mercenaires ont pu, avec armes et bagages, passer au Niger, au Nigéria et surtout au Mali pour y poursuivre leurs menées terroristes. Il souligne la spécificité de ce genre de guerre « asymétrique » qui oppose une armée régulière à des groupes de francs tireurs extrêmement mobiles.

Il évoque le futur « livre blanc » concernant les orientations militaires pour les années à venir et sur lequel la commission du même nom est en train de plancher. Afin que la France puisse garder ses positions prépondérantes dans le monde, et notamment à l’ONU où elle est membre permanent du Conseil de sécurité, elle doit maintenir une armée digne de ce nom. Pour cela, tous les spécialistes consultés par la commission du Sénat, se rejoignent : au moins 1,5% du PIB doit être consacré à l’effort militaire. Or, Bercy évoque 1,2% voir 1%, ce qui nous disqualifierait automatiquement, avec les conséquences géopolitiques, stratégiques et économiques que cela entraînerait. Nous devons avoir la capacité de mener nos propres actions, sans avoir systématiquement recours aux Etats-Unis. Venant de quelqu’un qui ne peut être qualifié de « va t-en guerre » et de militariste à tout crin, ce diagnostique mérite d’être écouté.

Cette difficulté à pouvoir maintenir une armée nationale performante, renvoie inéluctablement à la constitution d’une défense européenne, maintes fois renvoyée aux calendes grecques.

Henri Emmanuelli : Se déclare favorable au mariage pour tous et demande que les avancées en matière de procréation (gestation pour autrui par exemple) soient prises en compte par le législateur. Il évoque aussi le prochain débat sur la fin de vie qui pour lui relève de la même évolution de la société.

Il fustige l’église qui veut donner des leçons de démocratie alors qu’elle devrait balayer devant sa porte car en matière de démocratie elle a beaucoup à faire. Il évoque aussi la grogne des enseignants à l’encontre de la réforme Peillon et les appelle à plus de raison. Il se dit agacé par certaines associations souvent opposées à tout projet à priori, même lorsque ces projets, comme à Tarnos, permettent le redressement industriel et la création d’emplois qu’elles sont les premières à appeler de leurs vœux.

Il fait le point sur la papeterie de Mimizan dont la reprise est en bonne voie, même s’il apparaît que la partie scierie, très déficitaire, est en danger.

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« Paradoxes » par Alain Gueret

Alors qu’une enquête de CSA pour le journal « Les Echos » révèle que près d’un français sur deux se disait « pauvre » ou « en train de le devenir », ce même journal décerne son grand prix de l’économie 2012 au Président du conseil des ministres italien Mario Monti. Pas étonnant venant du quotidien économique libéral, rattaché au groupe de luxe LVMH, mais symptomatique de la fâcheuse tendance actuelle. Est aujourd’hui taxé d’homme providentiel et de prodige celui qui applique à son pays la cure d’austérité la plus sévère. La surenchère en ce domaine est patente comme si étrangler son peuple allait le faire revivre. Aux antipodes des louanges tressées par « Les Echos », il est intéressant de savoir comment le grand homme est perçu dans son pays notamment par ceux qui souffrent le plus de ses recettes miracle dont le but ultime est de rassurer les sacro-saints marchés.

Au 6 décembre 2012, la courbe de popularité du « sauveur de l’Italie » et pourquoi pas, puisque l’on est dans le dithyrambe, de l’Europe, était crédité de sa plus basse côte de popularité avec 33% d’opinions favorables. Grâce à son action efficace, le chômage en Italie est passé de 8,5% en 2010 à 10,8% aujourd’hui. Il n’a rien fait pour les plus faibles alors qu’il avait annoncé qu’il allait abolir les privilèges. Il n’a fait que mettre en œuvre les recettes européennes, préconisées actuellement pour sortir de la crise, à savoir cure d’austérité et libéralisation de l’économie. Il lui a suffi d’augmenter la durée des cotisations retraites, de réformer le marché du travail pour aller vers plus de « flexisécurité », idée lumineuse qui a fabriqué les « travailleurs pauvres » allemands et engendré « les minis jobs » dans ce même pays, d’augmenter les impôts et de réduire les dépenses par transferts de pans entiers des services publiques vers le privé. Elémentaire mon cher Monti ! La conséquence la plus fâcheuse de cette politique « austérophile » est d’avoir remis en selle l’infâme Berlusconi qui se pose à son tour « en sauveur de l’Italie au bord du gouffre » à l’annonce de la démission prochaine de Monti. Veillons à ne pas faire de même avec celui que nous avons battu le 6 mai 2012.

Le plus grave est que cette méthode fait école et qu’à l’instar de La Fontaine, on peut dire « qu’elle répand la terreur et que tous en sont frappés ». La partition jouée par tous les dirigeants européens ne souffre pas la moindre fausse note. Dans ce concert bien orchestré, le soliste François Hollande parvient parfois à faire entendre le son de sa voix en poussant le contre-ut en et en entonnant le grand air de la croissance et de la solidarité, un des succès de son répertoire. Mais, si certains des complets retiennent parfois l’attention et viennent enrichir l’œuvre commune, force est de reconnaître qu’il n’est réellement soutenu par aucun des grands ténors et que la diva Angela se refuse le plus souvent à oser le duo avec lui. Il n’est qu’à se souvenir des cris d’orfraie poussés lors de la timide augmentation du SMIC pour comprendre le fossé qui sépare ce qu’un homme de gauche attend de l’Europe et ce que ses dirigeants sont décidés à lui offrir.

Malgré cela, faut-il baisser les bras ? Un évènement m’aura conforté dans l’idée que la situation de notre pays, certes préoccupante, n’est pas aussi catastrophique que beaucoup veulent bien le dire et que des marges de manœuvre existent qui doivent être exploitées. Dix mois après Standard and Poor’s (j’aime bien le poor !), c’est l’agence de notation Moody’s qui dégrade la France et lui faire perdre son triple A. On les avait presque oublié celles-là. Depuis quelques mois, on aurait pu penser qu’elles avaient été supprimées où que pour le moins elles avaient décidé de se consacrer de nouveau à leur raison d’être première qui était d’évaluer les entreprises. Que nenni ! Les revoilà !
Cependant, et c’est là que je puise mon optimisme, cette nouvelle sanction d’un organisme de notation, n’a eu aucun effet sur les taux d’intérêts auxquels notre pays emprunte. Ils ont même été cette semaine au niveau le plus bas enregistré depuis longtemps soit 2%. Cela signifie que la confiance en la solvabilité de notre pays est toujours grande mais surtout que les marchés ont avant tout besoin de « fonctionner » en respect du vieux dicton anglo-saxon « Business is business » (les affaires sont les affaires)  et qu’ils suivent assez peu les avis émis par les agences de notation dont la crédibilité et l’objectivité sont de plus en plus mises en doute.

Par contre, la réaction de notre ministre des finances, Pierre Moscovici, m’a davantage interpelé. Dans ses conclusions, l’agence Moody’s affirme que les réformes avancées par la France pour rétablir la compétitivité sont insuffisantes et elle brandit la menace d’une prochaine dégradation. Outre le fait que l’on pourrait lui demander en vertu de quoi elle s’arroge le droit de juger les choix d’un pays souverain et de proférer des menaces, on sait par ailleurs très bien ce qu’en langage libéral « rétablir la compétitivité » veut dire en matière de prix à payer.

Que notre ministre des finances n’ait pas, d’une façon ou d’une autre, renvoyé la dite agence dans ses « 22 » au motif que le gouvernement français n’avait de leçons à recevoir de personne et qu’il n’avait pas mandaté Moody’s pour l’évaluer, m’a chagriné. Qu’au lieu de cela, comme un enfant prit les doigts dans le pot de confiture, il ait trouvé  dans la sentence de Moody’s comme une incitation pour le gouvernement à mettre en œuvre ses réformes m’a quelque peu inquiété. En effet, d’avance l’agence américaine juge que lesdites réformes seront de toute façon insuffisantes ce qui signifie que Moscovici n’a rien compris en s’entêtant à les mettre en œuvre. Ou alors, on ne nous aurait pas tout dit et cela m’inquiète. Existerait-il un plan B de réformes plus conformes aux souhaits des agences et des instances européennes. Je n’ose y croire et maintient une confiance inébranlable envers notre président et le gouvernement Ayrault. Mais ma réaction est celle d’un socialiste blanchi sous le harnais et qui n’en est plus à sa première couleuvre avalée. Mais qu’en sera-t-il demain des non militants, de cette foule qui a voté François Hollande et qui attend de lui qu’il soit autre chose qu’un clone de Mario Monti ?

Des réformes faisant partie des 60 propositions de notre candidat ont certes déjà été réalisées où sont en passe de l’être. Mais aucune ne touche encore de façon significative les grands sujets qui préoccupent les Français et qui sont le chômage, le pouvoir d’achat, le logement, la garantie de soins d’une même qualité pour tous, la possibilité de finir sa vie dignement soit tous les grands fondamentaux auxquels nous sommes les seuls à pouvoir nous attaquer. Si nous ne le faisons pas personne ne le fera.

Au moment où dans notre pays certains crient haro sur notre système de protection sociale, issu du Conseil National de la Résistance, en en stigmatisent le déficit récurrent et en proposant des transferts massifs vers les mutuelles et le privé, dans le pays du libéralisme un candidat, que l’on ne peut taxer d’être un dangereux gauchiste, est devenu président en proposant d’étendre la protection santé à plus de 30 millions de ses compatriotes. Certes, il ne s’agit pas exactement du même système que le notre et les difficultés rencontrées sont nombreuses, mais allons nous devenir plus libéraux que les américains ?

Demain, la France, en pays riche, va participer aux 44 milliards d’euros supplémentaires prêtés à la Grèce que l’on s’entête à maintenir, sous perfusion, dans la zone euro. Après-demain, la dette de ce pays sera inéluctablement effacée ce qui consiste à dire que l’argent prêté l’est à fonds perdus. Sachant que la Banque Centrale Européenne et le FMI ont d’ores et déjà dit qu’ils ne renonceraient pas à recouvrer leur part de la dette grecque ce sont les gros préteurs européens, France et Allemagne en tête, qui verront leur propre dette s’alourdir. On rêve à ce que l’on aurait pu faire en France avec ces milliards d’euros. Aujourd’hui, la dette grecque coûte près de 1000 euros à chaque français. Qui va se décider à siffler la fin d’une partie qui n’a que trop duré ? Chaque jour qui passe apporte la preuve que la Grèce n’a plus (n’a jamais eu ?) sa place dans l’Europe et apporte de l’eau au moulin du Front National. Ce boulet obère nos marges de manœuvre intérieures et il devient de plus en plus difficile d’expliquer à un smicard qu’on ne peut l’augmenter alors que le tonneau des danaïdes grec n’a toujours pas trouvé de fond.

François Hollande a été élu par les Français et, à l’inverse des autoproclamés qui administrent l’Europe, il est légitime pour appliquer les mesures de son programme, toutes les mesures. Le temps est venu de passer aux choses sérieuses.

Congrès de Toulouse : les contributions

Les contributions générales sont des textes préparatoires, mettant en avant des idées défendues par les sensibilités du PS.  Elles peuvent fusionner entre elles pour déposer une motion. Il existe également des contributions thématiques, permettant de faire avancer des idées sur un sujet précis.

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« Sarkozy ressort l’intox des 1000 euros par salariés » par le blog Désintox

A voir sur le site Désintox, le blog

Sarkozy ressort l’intox des 1000 euros par salarié

Sarko4 IntoxSarkozy replonge gaillardement dans l’intox des 1000 euros. Interrogé ce matin par le Dauphiné Libéré sur la première mesure qu’il prendrait en faveur du pouvoir d’achat des Français, le Président candidat a évoqué  l’ «allégement immédiat des charges qui pèsent sur les salaires compris entre 1 et 1, 4 Smic», mesure qui, affirme-t-il, «permettra à plus de 7 millions de salariés de voir leur salaire net augmenter de près de 1000 euros par an au niveau du Smic». Et d’expliquer que «le coût de cet allégement, qui est évalué à 4 milliards d’euros, sera financé par une taxation des revenus du capital et un redéploiement de la prime pour l’emploi qui est illisible et souvent inefficace.»

DesintoxLa présentation de Nicolas Sarkozy est des plus trompeuses. Primo parce qu’on voit mal, calculette en main, comment quatre milliards d’euros pourraient permettre à 7 millions de salariés de toucher 1000 euros de plus, mais surtout parce que le Président ignore volontairement le fait que le gain induit par la baisse des cotisations salariales sera compensé à la baisse par la suppression de la prime pour l’emploi (qui représente aujourd’hui près de 2,5 milliards d’euros). En réalité, ce n’est que 1,5 milliard (perçus via la taxation supplémentaire des dividendes) qui seront injectés en faveur du pouvoir d’achat des salariés. Concernant l’exemple pris par Nicolas Sarkozy d’un salarié au SMIC, il touchera certes sur sa feuille de paye 840 euros du fait de la baisse des cotisations, mais perdra aussi plus de 700 euros au titre de la PPE, supprimée. Au final, le gain serait donc d’une centaine d’euros. Bien loin des 1000 euros évoqués dans l’interview. Ce n’est pas la première fois que Nicolas Sarkozy trompe son monde sur le sujet. Détail amusant, il avait même été repris à ce propos par Laurent Fabius lors du débat qui avait opposé les deux hommes, et s’en était sorti par un joli bobard :

Voilà l’échange dans l’émission des Paroles et des actes, début mars :

Fabius : «Les chiffres que vous avez donnés sont faux.  Soyons précis. Quatre milliards d’euros à disposition de 7 millions de personnes, cela ne fait pas 1000 euros par personne. »

Sarkozy : «Ce n’est pas ce que j’ai dit.»

Fabius : «J’ai bien entendu.»

Sarkozy : «Vous n’écoutiez pas l’émission, vous avez eu une petite absence. Un homme intelligent comme vous, je peux pas croire qu’il ait une absence.»

Non seulement, comme cela avait été relévé dans ce blog, Nicolas Sarkozy avait bien tenu les propos que Fabius lui reprochait alors. Mais il les répète aujourd’hui. Sans aucun scrupule.

C.Mt

source : Désintox, le blog

« Chômage : 150 000 demandeurs d’emplois en plus en 2011 » par Alain Vidalies

Communiqué d’Alain Vidalies, responsable du pôle Emploi-Travail de l’équipe de campagne de François Hollande et Secrétaire National à l’emploi.

Alors que la droite est au pouvoir depuis dix ans et que nous approchons de la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, l’emploi, pourtant priorité première des Français, n’aura jamais connu de période aussi catastrophique. Pour le huitième mois consécutif le chômage augmente fortement, avec pour le seul mois de décembre une augmentation forte du nombre de demandeurs d’emploi de + 29.700 pour la seule catégorie A !

L’évolution de ces chiffres traduisent par eux même l’ampleur de l’échec de Nicolas Sarkozy : +1.039.200 demandeurs d’emplois supplémentaires depuis qu’il est au pouvoir, dont + 225.200 pour la seule année 2011. Cette politique n’a en outre épargné personne alors que les jeunes n’arrivent plus à entrer sur le marché du travail (+ 147.800 demandeurs d’emplois de plus depuis mai 2007, dont +15.500 pour la seule année 2011) et que les seniors en sont progressivement exclus (+ 335.600 demandeurs d’emplois de plus depuis mai 2007, dont +177.000 pour la seule année 2011).

Les annonces du chef de l’Etat à la suite du sommet sur l’emploi sont dans la continuité de la politique confuse et improvisée qui a pourtant conduit à ces résultats. Après avoir incité les entreprises à avoir recours aux heures supplémentaires pendant 3 ans, Nicolas Sarkozy propose aujourd’hui de développer le chômage partiel – Il était temps, mais que de temps perdu qui engage sa responsabilité ! Après avoir supprimé 1800 postes à Pôle emploi en 2011, il propose d’en crée 1000 en 2012 ! Alors qu’en 10 ans, les crédits de la politique pour l’emploi ont été réduits de 6,6 milliards, il annonce un grand plan pour l’emploi mais de seulement 400 millions d’euros redéployés.

L’emploi n’aura pas été une priorité de Nicolas Sarkozy, il n’aura donc eu aucun résultat.

Face à cette situation nous sommes consternés mais plein d’espoir. En faisant de l’emploi sa priorité, par la mise en place d’une politique économique basée sur une industrie ambitieuse qui renouera avec l’innovation, basée également sur une meilleure protection de l’emploi des Français et en faisant de la jeunesse une grande ambition, François Hollande nous permettra de retrouver le chemin de l’emploi et de la croissance.