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La dictature des agences de notation

Retenez bien leurs noms : Fitch Ratings, Moody’s, Standard and Poors. Ce sont les nouveaux maîtres du monde où plutôt devrais-je dire les nouvelles maîtresses. Car il s’agit bien des redoutables agences de notation, capables en un jour de renverser des gouvernements ou de chasser du pouvoir, plus surement qu’un coup d’état, les dirigeants fragilisés. Leur existence ne date pas d’hier mais jamais encore elles n’avaient eu une telle influence. Aujourd’hui notre pays vit dans la hantise de la perte de son triple A, certains n’hésitant pas à dire que dans les faits il l’a déjà perdu compte tenu des taux d’intérêts auxquels nous empruntons. En effet, alors que l’Allemagne emprunte à moins de 2%, nous empruntons à 3,20% (taux au 20/10/2011). A titre indicatif, la Grèce emprunte à près de 15%.

Cette pression est intolérable venant d’organismes dont l’indépendance, l’objectivité et l’opacité même des méthodes d’évaluation devraient nous inciter à la plus grande suspicion. Le fait qu’elles soient rémunérées par ceux qu’elles notent et qui sont aussi des émetteurs de dette, relève du conflit d’intérêt caractérisé. Comment apporter du crédit à des officines qui la veille de la chute de la banque Lehman Brothers lui accordait encore un A. Comment Moody’s et Standard and Poors ont-ils pu, en 2001, attribuer la meilleure note à la société Enron en catégorie « investissement » alors de quatre jours plus tard elle s’effondrait ? Il est aussi avéré qu’elles ont surcoté des produits financiers qui se sont révélés par la suite toxiques.

Enfin, concernant la Grèce, pas plus que d’autres elles n’ont joué leur rôle. Aucune alerte concernant les comptes de ce pays et ses tricheries n’a été émise dans les mois précédents la crise. Au contraire, récitant une partition parfaitement rôdée, elles ont joué les pères fouettard en dégradant la note grecque entraînant une hausse des taux d’intérêts permettant aux prêteurs et spéculateurs de s’engraisser sans prendre de risque au niveau d’un quelconque défaut de paiement grâce à la garantie de la zone euro et du FMI. En abaissant  ainsi brutalement et arbitrairement la note de pays en récession, elles ne font qu’aggraver leur situation alors qu’elles n’ont pas été capables, ou n’ont pas voulu sciemment, anticiper la crise. Elles baissent le pouce et le condamné est jeté aux lions.

Les états semblent impuissants à reprendre la main et ça n’est pas le pitoyable G20 de Cannes, pourtant placé sous présidence française, d’où aucun résultat concret n’est sorti qui va modifier les choses. Le mot d’ordre y fut de rassurer les sacro-saints marchés mais à aucun moment de s’intéresser au sort des peuples.

Dans cette partie de tir aux pigeons les premières victimes sont Papandréou et Berlusconi en attendant le tour de Zapatero. Mais avant tout, ce sont les peuples italiens, Grecs et espagnols qui subissent de plein fouet les effets conjugués de la crise et des erreurs de leurs dirigeants. Notre gouvernement est lui aussi suspendu à la décision des agences de notation. Victime d’un système qu’il a, et continue d’encenser, il a décidé de les caresser dans le sens du poil en sacrifiant sur leur autel les conditions de vie de ses concitoyens. Il y va d’un nouveau plan d’austérité alors que le bon sens eut voulu qu’il y aille d’un plan de relance. Les dirigeants visionnaires n’ont jamais agi autrement pour sortir leur pays de la crise. A la grande récession de 1929, Roosevelt répondit par le « New Deal » en relançant l’économie par un programme de grands travaux, en aidant les plus défavorisés et en réformant le système bancaire. Sarkozy lui supprime l’impôt sur la fortune, augmente la TVA, taxe les mutuelles et aggrave ainsi les conditions de vie des plus humbles. L’article de mon excellent camarade Jérôme Baylac met par ailleurs en évidence les cadeaux fiscaux concédés aux plus riches sous le règne de Sarkozy.

Au cours des débats des primaires citoyennes les candidats socialistes ont brillamment tordu le cou à l’idée reçue selon laquelle nous ne savions pas parler d’économie, domaine de compétence réservé de la droite depuis Giscard d’Estaing. La crise ne fut pas éludée et chacun exposa longuement ses propositions pour faire autrement, chiffres à l’appui. Tous, ou presque, avaient lu Keynes dans ce qu’il a de meilleur et  prônèrent la sortie de crise par une relance de la consommation et non par un repli frileux sur soi comme le fait le gouvernement. Le financement des mesures proposées fut expliqué et chiffré ce qui nous attira l’ire de la Droite et des économistes asservis car bien sûr l’essentiel de ces mesures reposait sur une contribution largement accrue des plus riches, par une remise à plat du système bancaire et pas la suppression de nombreuses niches fiscales, autant de sujet tabous chez nos adversaires.

Demain, le président socialiste devra s’atteler à la réforme du système bancaire en recentrant les banques sur leur cœur de métier qui ne doit en aucun cas être la spéculation. Des mesures énergiques et coercitives le cas échéant devront être prises mais en aucun cas de pieuses promesses échangées sur le balcon de l’Elysée ne seront à l’avenir suffisantes. De la même façon les niches fiscales permettant aux plus riches d’échapper à l’impôt seront supprimées et viendront financer la relance de l’économie et en corollaire la relance de la croissance. Enfin, notre candidat devra peser de tout son poids au niveau européen afin que soit rapidement créée une agence de notation européenne réellement indépendante afin que nous échappions à l’hégémonie des agences américaines derrière lesquelles on trouve notamment messieurs Hearst et Buffett, milliardaires bien connus.

Aujourd’hui, l’économie c’est, au même titre que le social, la sécurité,  l’éducation, la recherche et  l’avenir de la jeunesse, un des domaines de prédilection du Parti Socialiste; qu’on se le dise !

Prime de 1000 €, une immense farce

Le porte-parole du PS s’est exprimé sur la prime de 1000 euros à l’occasion du point presse hebdomadaire : «sur les 4 millions de Français qui étaient concernés par cette prime, après négociation dans les entreprises, il n’y en a finalement qu’un peu plus de 2 millions qui sont concernés».

«Parmi ces 2 millions, ils toucheront en moyenne entre 100 et 600 euros (…) et dans certaines sociétés cette prime est déduite de l’intéressement», a déclaré Benoît Hamon. «La mise en oeuvre de cette prime ressemble à une immense farce : ni les objectifs des 1000 euros, ni le nombre de salariés concernés n’ont été atteints».

«Cette prime a réussi à mécontenter les salariés, les syndicats et les chefs d’entreprise». En conclusion, «il n’y aura pas eu de gain de pouvoir d’achat pour les salariés» a indiqué le porte-parole du PS.

La méthode Coué …

Une bonne nouvelle est venue éclairer cet été maussade : notre gouvernement venait de trouver la solution miracle pour sortir notre pays du déficit abyssal dans lequel inexorablement il s’enfonçait. Niant toute responsabilité dans cette situation sans précédent et criant une nouvelle fois haro sur la crise, cause de tous nos maux, il faisait adopter le 13 juillet dernier, dans l’indifférence estivale, un projet de loi de réforme constitutionnelle visant à inscrire dans la constitution des règles prévoyant un retour progressif à l’équilibre budgétaire : la fameuse « Règle d’or » dont les médias serviles allaient se gargariser, tentant une nouvelle fois de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

La Règle d’Or allait permettre en 3 ans de revenir à l’équilibre budgétaire tant en ce qui concerne le budget de l’Etat que celui de la Sécurité Sociale. Des plafonds de recettes et de dépenses seraient fixés annuellement et devraient être respectés sous peine de voir les budgets proposés être annulés par le Conseil Constitutionnel. Nous ne pouvons qu’être béats d’admiration devant une telle trouvaille qui, en quelques mois et par l’effet d’une simple loi dite « loi-cadre d’équilibre des finances publiques », va nous sortir de l’ornière et sûrement nous valoir un prochain quadruple A de la part des agences de notation, les nouveaux Guides Michelin de la spéculation.

Devant le génie sarkozien nous n’avons plus, nous pauvres socialistes, qu’à nous incliner et répondre favorablement aux injonctions présidentielles d’entériner cette loi dans un bel élan de « courage » et d’unité républicaine. Nous devons battre notre coulpe et nous flageller jusqu’à l’os en maudissant les économistes à notre solde qui n’ont su enfanter une telle idée.

Mais alors pourquoi, hormis Ségolène Royal qui trouve qu’il s’agit d’une « très bonne règle », la majorité des socialistes est-elle contre une telle loi organique ? Par dépit de ne pas y avoir pensé les premiers ? Par opposition systématique à tout ce qui vient de l’Elysée ? Ou seulement et tout simplement après une analyse politique sérieuse telle qu’elle doit être menée par tout parti d’opposition responsable ambitionnant de gouverner notre pays ? Vous l’aurez compris, c’est cette dernière hypothèse qu’il faut privilégier.

En disant non à la « Règle d’or » nous montrons tout d’abord que nous ne sommes pas dupes de l’opération de communication montée par le gouvernement et nous renvoyons la Droite au pouvoir depuis 2002 à ses propres responsabilités en matière de creusement des déficits. Il est hors de question pour nous d’être complices d’une opération qui viserait à dédouaner totalement la majorité actuelle et à l’exonérer de sa gestion calamiteuse des affaires de l’Etat. Enfin, nous n’avons pas le droit de faire croire à nos compatriotes que par l’enchantement  d’une loi leurs problèmes vont être résolus. Nous ne sommes pas adeptes de la méthode Coué, celle que le gouvernement Sarkozy/Fillon pratique depuis son installation.

Par ailleurs, « la Règle d’Or » n’est pas une idée neuve. Elle vient tout droit d’Allemagne et date de 1949. Ce qui n’a pas empêché ce pays de déroger plusieurs fois à la règle pour s’endetter. Et si la norme a été revue en 2009 avec l’introduction d’une règle limitant le déficit de l’Etat à 0,35% du PIB (et seulement à partir de 2016), cette règle ne concerne que le « Déficit structurel » et non les effets que pourrait avoir la conjoncture économique sur les finances publiques, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les dérives.

Mais les voix s’opposant à la généralisation d’une telle règle ne s’élèvent pas seulement de nos rangs. C’est ainsi qu’Herman Van Rompuy lui-même,  président de l’Union Européenne, a relativisé la « règle d’or » en la qualifiant de « simple plus dans la chasse aux déficits» et en affirmant que les gouvernements « n’en avaient pas besoin ». Il a ajouté que l’important était que les Etats fassent réellement les choses et « qu’ils n’ont pas besoin d’une telle règle car ils peuvent le faire sans une disposition constitutionnelle ».

De la même façon, « ça coince » au niveau de la Commission Européenne qui doit composer avec des pays qui ne sont pas tous sur la même longueur d’ondes d’où une nouvelle impression de cacophonie européenne. Le rappel qu’a fait la commission en disant « que le principe même des budgets en équilibre était déjà une pierre angulaire du Pacte de stabilité et de croissance de Maastricht, qui limitait les déficits publics des Etas à 3% de leur PIB », montre bien qu’elle considère qu’il est inutile d’ajouter une nouvelle disposition mais qu’il suffit de respecter ce qui existe déjà. Sachant que tous ce contrefoutent comme de leur première chaussette du traité de Maastricht et de ses contraintes budgétaires on ne peut qu’être septiques sur les effets d’une « Règle d’Or ».

Enfin pour ce qui nous concerne, ça n’est de toute façon pas gagné pour Sarkozy. En effet, si le projet de « Règle d’Or » a été adopté à l’Assemblé et au Sénat il l’a été avec les seules voix de la majorité. Dans de telles conditions, le gouvernement ne pourra jamais réunir la majorité des 3/5ème requise au Congrès (Assemblée et Sénat réunis à Versailles) pour graver dans le marbre cette « Règle d’Or », surtout si le nombre d’élus de gauche progresse avec le renouvellement de la moitié du Sénat fin septembre.

Pour l’heure Sarkozy n’a pas pris de décision quand à la convocation du Congrès. Déjà fort malmené dans les sondages il sait qu’il pourrait être encore plus fragilisé si cette révision constitutionnelle était finalement rejetée.

Derrière toutes ces dispositions techniques il y a de vrais enjeux politiques mettant clairement en évidence le clivage Gauche /Droite. Avec cette « Règle d’Or » il s’agit avant tout de rassurer les marchés, les spéculateurs, les agences de notation, en un mot tout un système responsable de la crise qui, au lieu de se trouver sanctionné, se voit conforté dans ses comportements. Je lisais récemment une pensée d’Einstein résumant bien la situation : « On ne peut résoudre un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré ». A méditer……

SIGNEZ LA PETITION : Le pacte de compétitivité c’est non, trois fois non !

LE 8 février par Benoît Hamon, Henri Emmanuelli, Liêm Hoang Ngoc, Marie-Noëlle Lienemann

Les propositions d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, appelées « pacte de compétitivité » sont inacceptables et constituent une menace considérable sur notre modèle social et démocratique. NON nous n’acceptons pas l’austérité salariale et la flexibilisation du marché du travail. NON, nous n’acceptons pas l’allongement de l’âge de la retraite et son évolution systématique en fonction du vieillissement. NON, nous n’accepterons pas que l’interdiction de déficits soit inscrite dans la constitution.

Les propositions d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, appelées « pacte de compétitivité » sont inacceptables et constituent une menace considérable sur notre modèle social et démocratique.
NON nous n’acceptons pas l’austérité salariale et la flexibilisation du marché du travail.

Les salaires ont déjà connu une quasi stagnation pour une grande masse des salariés et même -singulièrement en Allemagne, mais aussi en France- pour certains un recul. Il faut au contraire engager une politique de revalorisation salariale et garder l’indexation salariale sur l’inflation dans les pays où elle existe. Le décrochage risque de provoquer un cataclysme et un appauvrissement généralisé de la population.
NON, nous n’acceptons pas l’allongement de l’âge de la retraite et son évolution systématique en fonction du vieillissement.

Inutile de rappeler le mouvement et la mobilisation des français qui veulent défendre le droit à la retraite à 60ans, que nous voulons restaurer. Déjà le passage à 62 ans est inacceptable mais là c’est 67 ans qui est prôné, au nom de l’alignement au modèle « vertueux » de l’Allemagne, qui de surcroit à une démographie en déclin ! La conséquence de ce genre de décisions est l’apparition massive de retraités pauvres et des masses de salariés fatigués usés.
NON, nous n’accepterons pas que l’interdiction de déficits soit inscrite dans la constitution.

Seul le peuple souverain, son parlement peuvent décider selon les circonstances économiques des choix budgétaires adaptés aux situations. Parfois il faut investir et dépenser pour en recueillir ultérieurement les fruits, même en termes d’équilibre budgétaire. Inscrire dans la constitution un cadre contraignant est la négation de la démocratie et l’asservissement à un dogme.
C’est donc trois fois NON !

La Confédération Européenne des syndicats a fait connaitre son opposition à ce pacte.

Pour le Président du PSE, Poul Nyrup Rasmusen, ce pacte fait insulte à des millions d’Européens à qui l’on demande de nouveaux sacrifices sociaux alors que la finance n’est toujours pas contrôlée.

Nous ne concevons pas un « gouvernement économique » ni comme prétexte à l’abandon de toutes les grandes avancées sociales du siècle précédent, ni comme dessaisissement démocratique des citoyens et des peuples !

La compétitivité « promise » par les libéraux n’est fondée que sur une restriction budgétaire permanente et sur des reculs sociaux majeurs et durables. C’est tout l’inverse de ce qu’il convient de faire pour asseoir la relance de la croissance , à savoir le soutien au pouvoir d’achat des couches populaires, l’innovation et les investissements d’avenir et l’instauration d’un juste échange favorisant un progrès continu pour les salariés de nos pays et du monde.

Le pacte de stabilité monétaire avait déjà été présenté comme indispensable pour assurer la cohésion de la zone Euro, permettre la création de millions d’emplois et une économie performante. Il a contribué, au contraire, à brider les investissements, à entretenir le chômage de masse, à accroitre les inégalités au sein de la Zone euro tant entre pays qu’entre citoyens, à freiner la croissance de notre continent sans même parvenir à réduire les déficits publics.

Ces choix nous ont conduits dans le mur, la crise financière a montré le scandale et les dangers de ce système. Les Etats et les peuples ont du payer – et payent encore- un lourd tribu à cette crise, il est hors de question qu’ils doivent continuer à faire les frais de cette situation, et moins encore d’inscrire dans la durée des reculs inacceptables qui ne profiteront qu’aux détenteurs du capital et autres investisseurs financiers.

Ce pacte de compétitivité n’est donc pas négociable. C’est une toute autre logique que nous devons défendre et qui est fondée sur certains préalables : une clause systématique de non recul et de la nation la plus favorisée, l’instauration des convergences sociales et harmonisations fiscales vers le haut, un budget européen soutenant des filières industrielles, des investissements d’avenir, une solidarité entre régions riches et pauvres de l’UE, un pacte de relance de la croissance fondé sur la relance de la consommation intérieure en Europe et des protections ciblées pour contrecarrer les délocalisations et le dumping social et environnemental. Enfin autoriser la Banque centrale européenne a émettre des « eurobonds » pour stabiliser l’euro.

Lors du dernier Conseil européen, ce pacte a fait l’objet de vives critiques de la part de l’Autriche, de la Belgique, de l’Espagne, de l’Irlande, du Luxembourg, de la Pologne et du Portugal.

Malheureusement, la Commission Européenne a d’ores et déjà rédigé un ensemble de six directives imposant, dans le cadre de la gouvernance économique de l’Union Européenne, des sanctions financières quasi-automatiques en cas de non respect du pacte de stabilité, et instaurant un pacte d’austérité salariale invitant les Etats membres à améliorer leur compétitivité en abaissant leurs coûts salariaux ! Le contenu régressif de ces directives, actuellement discutées au Parlement européen, doit être âprement combattu par le groupe des Socialistes et Démocrates !

Je signe cette pétition :

– pour refuser tout compromis sur les bases de ce pacte de compétitivité et de directives qui en seraient la traduction

– pour que soit organisée une riposte conjointe des socialistes et de la gauche européenne, de mobiliser l’opinion afin de faire échec à ce projet

– pour fédérer en France les forces de gauche pour empêcher l’inscription dans la constitution de la limitation des déficits, pour manifester contre les décisions qui se préparent au sommet européen de mars, en lien avec les organisations syndicales et d’exiger un référendum en cas d’acceptation par Nicolas Sarkozy de ce pacte.

Premiers signataires : Benoît HAMON, Henri EMMANUELLI, Liêm HOANG NGOC, Marie-Noëlle LIENEMANN

Signez la pétition ici

« Que produire » par Christelle Guilhemsan

QUE PRODUIRE ?

POUR UN NOUVEAU MODELE PRODUCTIF

L’Homme a trois besoins essentiels (MASLOW) :

–         Vitaux : ceux qui permettent  à l’être humain de subsister

–         Sociaux : ceux qui permettent à l’Homme de se faire reconnaître  au sein d’une société

–         D’accomplissement : l’aboutissement, l’intégration dans la société.

Pour acquérir la plupart d’entre eux, il doit posséder des ressources. Il doit créer, produire des biens et des services.

C’est pourquoi, le PS veut redynamiser nos trois secteurs économiques : le primaire (l’agriculture, la pêche, l’environnement), le secondaire (l’industrie) et le tertiaire (les services). Face à la délocalisation, à la fuite des « cerveaux » vers d’autres pays, le Parti Socialiste veut mettre en place des mesures de renforcement de notre système industriel  en créant une entité regroupant des fonds permettant de soutenir la Recherche et plus particulièrement les branches de la Défense et des technologies nouvelles. Il ne veut pas laisser en marge l’artisanat qui fait parti de notre tissu économique. Afin de contribuer à l’essor de ces petites entreprises, le PS  veut leur affecter des aides leur permettant d’être plus compétitives et à la pointe de la modernité. Enfin, en consolidant l’économie nationale, il veut participer à la construction d’un espace européen fort.

Qui dit production dit échange et consommation.

Actuellement, la population mondiale augmente et les biens aussi ; mais, la demande est  décuplée car l’Homme n’en est jamais rassasié. Le problème : ce sont des biens ostentatoires et inutiles. La publicité et le marketing stimule cette envie.

C’est pourquoi, iI faut apprendre à gérer au mieux ces biens tout en respectant les nouvelles normes, en développant les technologies et techniques futures en préservant les ressources vitales à notre survie. Dans cette période d’individualisme, en privilégiant la solidarité et le partage, nous éviterons ainsi le gaspillage. Le PS veut redonner un sens au mot « PUBLIC »  dans  les valeurs d’Education, de Protection Sociale, de Communication, d’Innovation, de Savoir et Savoir – Faire.

Nous voulons préserver l’agriculture qui satisfait en grande partie nos besoins vitaux. Il veut que le monde agricole retrouve toute sa signification et toutes ses valeurs : respect de la nature, préservation de la faune et flore. Pour cela, il faut sauver les emplois de la filière agricole.  Là encore, les relations entre le producteur et le consommateur devront être partagées et étudiées, « produire, c’est bien ; bien produire, c’est mieux  et consommer intelligemment ; c’est « manger mieux ».

En conclusion, le Parti Socialiste veut offrir un monde tourner vers le futur où les mots « partage », « solidarité », « public », « respect » retrouverons leurs valeurs. Alors méditons ensemble, pour une vie meilleure et pleine de richesses.

« Surendettement » par Alain Gueret

Le surendettement semble être le mal de ce début de décennie. Qu’il s’agisse de celui de la France, de celui de la sécurité sociale ou de celui de plus de 700 00 ménages le responsable est le même, à savoir le gouvernement de droite actuel qui, pour le moins, ne fait rien pour améliorer les choses bien au contraire. Le gouvernement de même obédience qui avait sévi précédemment s’était déjà employé avec zèle à plonger notre pays dans le marasme, celui que nous subissons aujourd’hui a notablement accéléré le mouvement.

En tout premier lieu, je voudrais évoquer  la Sécurité Sociale et de la dette vertigineuse qu’elle est en train d’accumuler. De 27 milliards d’euros en 2009, elle devrait être de 33 milliards en 2013 pour atteindre à cette date, si rien n’est fait, un total cumulé de 165 milliards soit l’équivalent du budget annuel de la branche maladie. De là à nous démontrer que le système actuel a vécu et qu’il faut passer à autre chose il n’y a qu’un pas. La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010 est révélatrice du choix du gouvernement en la matière : laisser filer le déficit et laisser gonfler la dette pour mieux casser l’outil demain au nom d’impératifs budgétaires. Dans le même temps, Sarkozy et ses sbires accentuent leur politique d’exonérations sociales accordées aux employeurs qui minent les finances de la Sécurité sociale. En 2007, plus de 28 milliards d’euros ont été consacrés aux allègements généraux (essentiellement sur les bas salaires) et plus de 41 milliards à des exemptions diverses (dont les niches sociales). Mais au lieu d’investir, les grandes entreprises ont privilégié le profit et leurs actionnaires et aujourd’hui il faut un « grand emprunt » pour relancer l’investissement. Si ça n’était pas aussi sérieux et grave on pourrait en rire.

Pendant ce temps, les salariés payaient la note car si, officiellement, les exonérations ou réductions de charges sur les bas salaires étaient là pour relancer l’emploi, elles ont surtout encouragé une politique de bas salaires.

Alors que notre système de protection sociale vient de faire la preuve au cours des derniers mois de sa  capacité à atténuer les effets de la crise économique en servant d’amortisseur social et en dispensant le gouvernement de lancer un plan de soutien à la consommation, ce même gouvernement semble décidé à priver la Sécurité sociale d’un soutien financier à la hauteur de ses besoins.

Il n’y a pourtant rien d’inéluctable à cela. 15 milliards d’euros pourraient être immédiatement trouvés en mettant fin aux exonérations les plus scandaleuses. En effet, actuellement de nombreux dispositifs fiscaux évitent aux entreprises de participer au financement de la protection sociale obligeant la Sécu à emprunter sur les marchés financiers, ce qui lui coûte cher en intérêts. L’écoute bienveillante accordée par le gouvernement SARKOZY aux jérémiades des grandes entreprises ne fait qu’amplifier le phénomène. Enfin, lorsque l’on saura par exemple que les « retraites chapeau » des dirigeants des plus grandes entreprises leur garantissent des retraites complémentaires (ou bonus) annuelles de 1 à 2.2 millions d’euros exonérées de CSG et de cotisations sociales on mesurera le manque à gagner pour la collectivité et l’injustice ressentie par l’immense majorité des retraités aux revenus modestes. Le Parti Socialiste a déjà déposé, mais en vain, de nombreux amendements proposant de mettre fin à cette anomalie. Ayons le pouvoir et l’affaire sera promptement réglée.

 Autre sujet sur lequel le gouvernement a décidé de laisser faire afin, cette fois, de ne pas froisser les banquiers : le crédit à la consommation. A sa décharge, force est de reconnaître qu’à ce jour aucun gouvernement ne s’est jamais attaché à réguler et à encadrer ce racket légal qui plonge de plus en plus de nos concitoyens dans des situations inextricables. Au cours des neuf derniers mois, le nombre de dossiers  de ménages surendettés a augmenté de 18%, avec un taux moyen d’endettement de 41700 euros. La crise sociale avec la  montée du chômage, les suppressions d’emplois, la baisse de l’intérim entraîne des drames familiaux, des vies brisées. Par ailleurs, de nombreux ménages se retrouvent étranglés par un empilement de crédits à la consommation, crédit révolving et autres prêts.

Alors que les associations de consommateurs dénoncent les pièges de cet argent facile prêté à un taux usuraire et demandent un encadrement, les banques s’opposent à cette mesure qui risquerait de tuer la poule aux œufs d’or. Il faut dire que le secteur est rentable avec des marges allant jusqu’à 12%. Corollaire de la baisse constante du pouvoir d’achat des français, le remède aux incidents de la vie n’est plus l’épargne mais le recours au crédit facile.

Le gouvernement connaît tout cela mais se refuse à donner le moindre signal de hausse des salaires. De plus en plus, nos concitoyens dépensent jusqu’à n’en plus pouvoir un argent quasi-virtuel. Certes, il ne s’agit pas d’interdire cette forme de crédit, utile à la consommation, mais de la moraliser en fixant le taux des intérêts à un niveau « raisonnable », en mettant sur pied un véritable fichier positif recensant l’ensemble des crédits des ménages dont la consultation et le respect seraient obligatoire pour tout prêteur sous peine de n’avoir aucun recours en cas d’insolvabilité de son client. Le strict respect des règles actuelles qui limite le taux d’endettement à 33% du revenu net serait déjà de nature à améliorer les choses et à éviter bien des situations pénibles. Enfin, un encadrement des cartes de crédit des grandes enseignes de distribution, véritables gouffres pour les ménages, s’impose d’urgence.

Malheureusement, là encore, il ne faudra pas compter sur le gouvernement actuel pour faire bouger les choses. Derrières les organismes de « crédit facile » qui prêtent à 18% il y a les grandes banques, celles ou vous pouvez placer votre argent à 2,5 ou 3%. Ces mêmes banques que la faillite guettait et que le brave SARKO a aidées avec notre argent à un taux soi-disant avantageux, sans dire pour qui. Aujourd’hui, on sait puisque ces mêmes établissements à la dérive il y 6 mois sont redevenus prospères et se livrent de nouveau aux joies de la spéculation en inventant de nouveaux produits encore plus performants.

Avec les deux thèmes évoqués ci-dessus, pris parmi tant d’autres, il y du grain à moudre pour un gouvernement de gauche. Dans cette attente nous, socialistes, devons sans tarder faire connaître nos propositions sur ces sujets, et sur tous ceux qui impactent le quotidien de nos concitoyens. Le modeste but de ces quelques lignes était de contribuer à éclairer les uns et les autres. A l’occasion, je n’hésiterais pas à renouveler l’exercice.