Archives du mot-clé Benoît Hamon

Pour Benoît Hamon, la patrie de Depardieu, « c’est son compte en banque »

source : francetvinfo.fr

Invité de l’émission C Politique dimanche 16 décembre, Benoît Hamon est revenu longuement sur l’affaire Gérard Depardieu, l’acteur ayant annoncé dimanche sa volonté de rendre son passeport. Lors de cette émission sur France 5 a redonné des éléments de contexte: « Il doit sa carrière à son succès, mais aussi au fait qu’il n’y ait pas un seul cinéma en Europe et même monde qui ne soit autant aidé, autant financé que le cinéma français. »

Et le ministre d’enfoncer le clou : « Il évoque que sa patrie c’est le monde, et l’Europe. Sa patrie a d’abord l’air d’être son compte en banque […] Reconnaissons sa démarche pour ce qu’elle est, purement égoïste. […] Ça ne me fera pas lâcher le début d’une goutte de larme. »

lire la suite >>

Benoît Hamon : «la régulation ce n’est pas l’austérité partout et l’austérité sans conditions»

Benoît Hamon est revenu en point presse sur la décision du PS de ne pas approuver le mécanisme européen de stabilité. Le porte-parole souligne que « ce mécanisme est conditionné à une stricte discipline budgétaire »

Avant de rappeler les engagements de François Hollande à renégocier ce traité.

>> dossier sur l’austerité sur le site du PS

>> dossier sur la crise grecque sur le site du PS


Traité Merkel-Sarkozy : "non à l'austérité... par PartiSocialiste

« On aurait préféré que la BCE rachète la dette souveraine, que des euro-obligations permettent aux pays européens endettés d’emprunter aux même taux. »

Ce mécanisme de stabilité est conditionné à l’austérité voulue par le traité Merkel-Sarkozy.

« L’accès à la solidarité ne peut pas être conditionné à l’austérité, et encore moins à une stricte discipline budgétaire, qui soit de facto un abandon de souveraineté »

« Nous avons toujours été favorable à ce qu’il y ait toujours plus de régulation, la régulation ce n’est pas l’austérité partout et l’austérité sans conditions telle qu’elle s’applique aujourd’hui en Grèce. » A conclu Benoît Hamon.

Pour Benoit Hamon, le référendum de Nicolas Sarkozy : «c’est encore une manière d’opposer les Français les uns aux autres »

Benoît Hamon était l’invité du Talk Orange le vendredi 10 février.

Référendum sur les chômeurs : «une manière d’opposer les Français les uns aux autres»

Le porte-parole du PS a réagi au projet de référendum voulu par Nicolas Sarkozy : «je suis surpris qu’on puisse exclure tout référendum sur la question de la ratification du traité européen, un traité qui suppose qu’on va abandonner de la souveraineté» (…), «sur la question de savoir comment expulser les chômeurs pour améliorer les statistiques, on ferait un référendum (…) ce n’est pas sérieux, il y a des questions plus importantes qui mériteraient un référendum. (…) sur cette question, c’est une manière d’opposer les Français les uns aux autres».
«François Hollande a trouvé la meilleure réponse à cette proposition de référendum», a conclu sur le sujet Benoît Hamon, «le référendum c’est l’élection présidentielle».

Les impôts augmentent pour les Français à cause de la TVA Sarkozy

Interrogé sur le rapport de la cour des comptes qui préconise de réduire les dépenses plutôt que d’augmenter les impôts, Benoît Hamon a rappelé qu’«aujourd’hui les impôts augmentent pour les Français à cause de l’augmentation de la TVA. Nous considérons qu’il faut une réforme de la fiscalité qui fasse contribuer plus ce qui peuvent le plus, et en l’occurrence les ménages et les entreprises les plus riches. C’est un choix politique que nous soumettons en toute transparence aux Français».

Propos de Claude Guéant : «des attaques insupportables à l’égalité des citoyens»

Benoît Hamon, porte-parole, a dit vouloir revenir, en point presse ce lundi, sur les propos «lamentables » de Claude Guéant. «Hier lamentables sur les Comoriens à Marseille aujourd’hui lamentables sur les Roumains». «Il est inadmissible qu’un ministre de l’Intérieur dénonce des populations, les stigmatise pour ce qu’elles sont et de manière totalement injustifiée» a-t-il fustigé.


Propos discriminatoires de Claude Guéant sur les... par PartiSocialiste

« Sarkozy/Guéant » : c’est pareil

«A nouveau, Claude Guéant joue le rôle qui lui est dévolu par Nicolas Sarkozy». «Nous ne sommes pas dupes du fait qu’il n’y a pas un Nicolas Sarkozy qui prendrait du recul et de la hauteur ; et un Claude Guéant qui ferait la basse besogne. En réalité, cette politique, ce discours, est pensé et validé par Nicolas Sarkozy».

Une volonté de stigmatiser certaines populations immigrées

«Il y a la volonté aujourd’hui de stigmatiser certaines populations immigrées en les nommant» a estimé Benoît Hamon. «Quand le ministre de l’Intérieur parle de Marseille et explique que s’il y a une augmentation de l’insécurité à Marseille c’est à cause de l’immigration comorienne ; et quand il parle des problèmes de sécurité à Paris, il dit que c’est à cause des jeunes Roumains et qu’il résume la délinquance à tout cela, il oublie évidemment ce qui devrait être son travail sur la délinquance en col blanc et la délinquance financière qui elle ne souffre pas beaucoup» a-t-il rappelé.

Claude Guéant n’est pas un ministre de la République

«On n’a pas le droit de s’habituer aux déclarations de Guéant sur les Comoriens ou sur les jeunes Romains. Je les dénoncerai pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire des attaques insupportables à l’égalité des citoyens». «Claude Guéant n’est pas un ministre de la République» a-t-il conclu.

SIGNEZ LA PETITION : Le pacte de compétitivité c’est non, trois fois non !

LE 8 février par Benoît Hamon, Henri Emmanuelli, Liêm Hoang Ngoc, Marie-Noëlle Lienemann

Les propositions d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, appelées « pacte de compétitivité » sont inacceptables et constituent une menace considérable sur notre modèle social et démocratique. NON nous n’acceptons pas l’austérité salariale et la flexibilisation du marché du travail. NON, nous n’acceptons pas l’allongement de l’âge de la retraite et son évolution systématique en fonction du vieillissement. NON, nous n’accepterons pas que l’interdiction de déficits soit inscrite dans la constitution.

Les propositions d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, appelées « pacte de compétitivité » sont inacceptables et constituent une menace considérable sur notre modèle social et démocratique.
NON nous n’acceptons pas l’austérité salariale et la flexibilisation du marché du travail.

Les salaires ont déjà connu une quasi stagnation pour une grande masse des salariés et même -singulièrement en Allemagne, mais aussi en France- pour certains un recul. Il faut au contraire engager une politique de revalorisation salariale et garder l’indexation salariale sur l’inflation dans les pays où elle existe. Le décrochage risque de provoquer un cataclysme et un appauvrissement généralisé de la population.
NON, nous n’acceptons pas l’allongement de l’âge de la retraite et son évolution systématique en fonction du vieillissement.

Inutile de rappeler le mouvement et la mobilisation des français qui veulent défendre le droit à la retraite à 60ans, que nous voulons restaurer. Déjà le passage à 62 ans est inacceptable mais là c’est 67 ans qui est prôné, au nom de l’alignement au modèle « vertueux » de l’Allemagne, qui de surcroit à une démographie en déclin ! La conséquence de ce genre de décisions est l’apparition massive de retraités pauvres et des masses de salariés fatigués usés.
NON, nous n’accepterons pas que l’interdiction de déficits soit inscrite dans la constitution.

Seul le peuple souverain, son parlement peuvent décider selon les circonstances économiques des choix budgétaires adaptés aux situations. Parfois il faut investir et dépenser pour en recueillir ultérieurement les fruits, même en termes d’équilibre budgétaire. Inscrire dans la constitution un cadre contraignant est la négation de la démocratie et l’asservissement à un dogme.
C’est donc trois fois NON !

La Confédération Européenne des syndicats a fait connaitre son opposition à ce pacte.

Pour le Président du PSE, Poul Nyrup Rasmusen, ce pacte fait insulte à des millions d’Européens à qui l’on demande de nouveaux sacrifices sociaux alors que la finance n’est toujours pas contrôlée.

Nous ne concevons pas un « gouvernement économique » ni comme prétexte à l’abandon de toutes les grandes avancées sociales du siècle précédent, ni comme dessaisissement démocratique des citoyens et des peuples !

La compétitivité « promise » par les libéraux n’est fondée que sur une restriction budgétaire permanente et sur des reculs sociaux majeurs et durables. C’est tout l’inverse de ce qu’il convient de faire pour asseoir la relance de la croissance , à savoir le soutien au pouvoir d’achat des couches populaires, l’innovation et les investissements d’avenir et l’instauration d’un juste échange favorisant un progrès continu pour les salariés de nos pays et du monde.

Le pacte de stabilité monétaire avait déjà été présenté comme indispensable pour assurer la cohésion de la zone Euro, permettre la création de millions d’emplois et une économie performante. Il a contribué, au contraire, à brider les investissements, à entretenir le chômage de masse, à accroitre les inégalités au sein de la Zone euro tant entre pays qu’entre citoyens, à freiner la croissance de notre continent sans même parvenir à réduire les déficits publics.

Ces choix nous ont conduits dans le mur, la crise financière a montré le scandale et les dangers de ce système. Les Etats et les peuples ont du payer – et payent encore- un lourd tribu à cette crise, il est hors de question qu’ils doivent continuer à faire les frais de cette situation, et moins encore d’inscrire dans la durée des reculs inacceptables qui ne profiteront qu’aux détenteurs du capital et autres investisseurs financiers.

Ce pacte de compétitivité n’est donc pas négociable. C’est une toute autre logique que nous devons défendre et qui est fondée sur certains préalables : une clause systématique de non recul et de la nation la plus favorisée, l’instauration des convergences sociales et harmonisations fiscales vers le haut, un budget européen soutenant des filières industrielles, des investissements d’avenir, une solidarité entre régions riches et pauvres de l’UE, un pacte de relance de la croissance fondé sur la relance de la consommation intérieure en Europe et des protections ciblées pour contrecarrer les délocalisations et le dumping social et environnemental. Enfin autoriser la Banque centrale européenne a émettre des « eurobonds » pour stabiliser l’euro.

Lors du dernier Conseil européen, ce pacte a fait l’objet de vives critiques de la part de l’Autriche, de la Belgique, de l’Espagne, de l’Irlande, du Luxembourg, de la Pologne et du Portugal.

Malheureusement, la Commission Européenne a d’ores et déjà rédigé un ensemble de six directives imposant, dans le cadre de la gouvernance économique de l’Union Européenne, des sanctions financières quasi-automatiques en cas de non respect du pacte de stabilité, et instaurant un pacte d’austérité salariale invitant les Etats membres à améliorer leur compétitivité en abaissant leurs coûts salariaux ! Le contenu régressif de ces directives, actuellement discutées au Parlement européen, doit être âprement combattu par le groupe des Socialistes et Démocrates !

Je signe cette pétition :

– pour refuser tout compromis sur les bases de ce pacte de compétitivité et de directives qui en seraient la traduction

– pour que soit organisée une riposte conjointe des socialistes et de la gauche européenne, de mobiliser l’opinion afin de faire échec à ce projet

– pour fédérer en France les forces de gauche pour empêcher l’inscription dans la constitution de la limitation des déficits, pour manifester contre les décisions qui se préparent au sommet européen de mars, en lien avec les organisations syndicales et d’exiger un référendum en cas d’acceptation par Nicolas Sarkozy de ce pacte.

Premiers signataires : Benoît HAMON, Henri EMMANUELLI, Liêm HOANG NGOC, Marie-Noëlle LIENEMANN

Signez la pétition ici

La rentrée dans un contexte de « chaos et de désordre social »

Après les derniers chiffres de la croissance et le rabot sur les niches fiscales, Benoît Hamon a livré une analyse des différentes mesures formulées par le gouvernement pour la rentrée.


Rentrée: «le chaos et le désordre social»
envoyé par PartiSocialiste. - L'info internationale vidéo.

La croissance
Notre perspective de croissance a été révisée à la baisse, car les prévisions étaient parfaitement erronées. Il faut s’attendre à ce que la croissance soit extrêmement faible en France. Madame Lagarde s’est félicitée du + 0,6 % du 2ème trimestre, alors que les Allemands font 2 % de croissance en plus. La France est inscrite dans un sillon de croissance très faible en raison du fait qu’il y a une politique d’austérité qui se traduit par une plus faible consommation des ménages, quand on sait que jusqu’ici les performances de la politique française, reposaient en grande partie sur la bonne santé des consommateurs français. Ce moteur-là est durablement éteint, en raison des choix économiques et budgétaires du gouvernement.

Premier constat de la réunion de Brégançon : échec de la régulation financière et véritable recul démocratique d’une part et désordre, chaos économique dans lequel s’installe notre pays, d’autre part. 2010/11 sera une année noire pour les Français et pour leur vie quotidienne. 20 millions de Français ne sont pas partis en vacances et ceux qui sont partis l’ont fait sur des durées plus courtes et ont dépensé moins d’argent.

C’est une France du désordre sur les marchés économiques, une France du désordre public, avec une croissance de l’insécurité et des atteintes faites aux personnes et une France du désordre social, car on n’a jamais été aussi peu protégé et ce qui s’annonce sera encore pire.


Niches fiscales et augmentation d’impôts pour les moins favorisés
François Baroin a annoncé un rabot de 10 milliards sur les niches fiscales, ce qui est en réalité une augmentation de 10 milliards des impôts, autant le dire. Si on augmente les recettes fiscales de l’Etat, autant l’assumer. Il faut cependant renvoyer les milliardaires là où ils sont, dans les petits papiers du gouvernement et à la table du trésorier de l’UMP. Ceux qui sont épargnés par ce rabot fiscal, c’est une nouvelle fois, les riches. Va-t-on s’attaquer à la niche Copé sur les sessions de filiales ? Non. Que va-t-on faire sur les emplois familiaux ? S’attaquer aux exonérations de cotisations sociales et non pas au plafond qui peut être soustrait à l’impôt ? Ce qui permet aux familles les plus riches de bénéficier de réductions fiscales parce qu’elles n’ont pas seulement un emploi à domicile, mais parfois 2 ou 3.
François Baroin indique que les plus vulnérables ne seront pas touchés, or ils ne paient pas d’impôt, mais certains bénéficiaient d’un crédit d’impôts, la prime pour l’emploi. Or, le gouvernement a décidé que la PPE serait amputée du RSA. Bon nombre de ménages ont vu le montant de cette prime pour l’emploi divisée par trois, quatre ou cinq. En réalité les ménages les plus fragiles, ont été touchés par les choix de politique fiscale du gouvernement. Les classes moyennes seront les principales victimes de ces niches fiscales.

On aurait pu s’attendre à des annonces fortes sur les stock options. Messieurs Pébereau et Prot pu réaliser à eux 2 une plus value de 1,2 millions d’euros ? Y aura-t-il une nouvelle fiscalité sur les stock options ? Non. Le gouvernement ne s’attaque pas aux revenus les plus exorbitants, mais aux avantages auxquels bénéficiait l’immense majorité des Français, qui leur permettait d’avoir un emploi à domicile.

APL ou demie part d’impôt ?
L’autre annonce du gouvernement qui touchera les classes moyennes : 500 000 familles françaises vont devoir choisir entre la demie part fiscale et l’APL pour leur enfant étudiant. Jusqu’ici un étudiant pouvait bénéficier de l’APL, quand ses parents profitaient de la demie part fiscale. La perte par mois et par famille est estimée entre 40 et 150 euros mensuels. Cela va frapper les étudiants, la démocratisation de l’enseignement supérieur, car les premiers concernés sont ceux issus des familles les moins riches et va les mettre dans une situation insupportable.

Le coût de la rentrée
La rentrée sociale sera difficile au plan social, fiscal et en terme de pouvoir d’achat, avec une augmentation du gaz, de l’électricité et du timbre. Augmentation des assurances auto et des mutuelles maladie, augmentation du lait et du coût de la rentrée scolaire, qui pour la première fois sera orientée à la hausse. Le coût de la  rentrée universitaire est estimé à + 4,3 % par l’Unef. On voit aujourd’hui que la rentrée, pour l’immense majorité des Français, sera particulièrement difficile. C’est sur ce terrain que nous voulons nous concentrer et faire des propositions, que nous formulerons tout au long de l’automne. A l’occasion de cette université d’été de La Rochelle, vous verrez nos propositions sur l’avenir de l’assurance maladie, la lutte contre les inégalités en matière de santé ou d’éducation, la lutte contre les discriminations, sur les inégalités territoriales, selon qu’on naisse en banlieue, dans le milieu rural ou ailleurs, on n’a pas les mêmes chances de s’en sortir. C’est à ce cancer-là que nous nous attaquerons.

Si Nicolas SARKOZY a échoué à faire disparaître l’insécurité dans le pays, il n’a en revanche pas échoué à faire disparaître l’État et les services publics. Or, c’est ce qui nous préoccupe, car l’État et les services publics sont indispensables en période de crise.

Annoncer 100 000 fonctionnaires de moins dans les services publics dans les 3 ans à venir, c’est grave, car cela aura des conséquences sur l’immense majorité des Français, qu’il s’agisse de l’Éducation ou de l’ensemble des métiers de la fonction publique, ou de la Police, sujet qui a occupé une grande partie de l’été.

Retraites, le choix de la solidarité. Tribune de Benoît Hamon et Henri Emmanuelli

Tribune de Benoît Hamon et Henri Emmanuelli / source : www.henriemmanuelli.fr

Retraites : le choix de la solidarité

En France, la retraite tend à n’être plus considérée comme un nouvel âge de la vie libéré du travail, mais comme une entrée en précarité. Avec une constance et une pugnacité exemplaires, la droite et le MEDEF mettent en scène cette dramatisation qui engendre chez les salariés, notamment chez les plus jeunes, un manque de confiance grandissant envers notre système de retraite par répartition. Un système auquel les mêmes salariés se déclarent pourtant fortement attachés, comme d’ailleurs à toutes les autres formes de solidarité.

La rengaine selon laquelle il n’y aurait qu’une « solution de bon sens » et une seule, à savoir que « chaque salarié mette la main à la poche », fait son chemin. Elle n’est pas sans rappeler le funeste « there is not alternative » de Margaret Thatcher des années 80. Pour faire bonne mesure, on accuse de dogmatisme ceux qui osent encore prétendre que l’on peut pérenniser la retraite par répartition et conserver à 60 ans l’âge légal du départ en retraite. Malhonnêteté intellectuelle, qui consiste à mettre un point final à tout débat par un mot détourné de son sens — ici « dogme ». Car en matière de retraite, il ne s’agit pas de dogme mais d’un choix de société. Pour la gauche, pour le camp du progrès, la retraite est un nouvel âge de la vie, qui doit être émancipateur et non synonyme de précarité. Pour que toutes et tous puissent la vivre ainsi, elle ne peut donc être envisagée qu’à travers un système solidaire. Et au xxie siècle, dans le monde tel qu’il est, cette solidarité est possible. À condition – et c’est là que le bât blesse – de redistribuer autrement les richesses. C’est, répétons-le, un choix de société, un choix politique fondamental, à l’opposé de celui de la droite et du MEDEF dont l’objectif est de baisser le montant des retraites pour remettre en cause le système par répartition, comme préconisé par le FMI dès les années 90. Par le biais de la peur, le gouvernement incite donc les salariés à accepter des réformes qui les conduiront à souscrire des fonds de pension et à alimenter ce faisant la financiarisation de l’économie, dont ils seront, comme on vient de le vivre, les principales victimes.

Il n’y a là aucune surprise. Tout cela était déjà clairement exposé dans le programme du candidat Sarkozy. La crise a pourtant discrédité le système par capitalisation que la droite voulait introduire dans notre pays. Quant aux réformes Balladur (1993) et Fillon (2003) qui ont allongé la durée des cotisations et aligné, au nom de l’égalité, le système de retraite des fonctionnaires sur celui du privé, certains « pragmatiques de gauche » les trouvait opportunes. Elles ont lamentablement échoué. Un million de retraités vivent actuellement sous le seuil de pauvreté. La moitié des retraités français qui prennent aujourd’hui leur retraite perçoivent moins de 1000 € par mois. 600 000 personnes touchent le minimum vieillesse qui s’élève à 677€ mensuels. Avec 40% d’écart dans le montant des pensions, l’inégalité entre les hommes et les femmes est toujours aussi criante.

Quant au taux d’activité des seniors, que prétendait régler la réforme Fillon, il demeure en France le plus faible d’Europe — 38,1% contre 70% en Norvège par exemple. Ainsi, tant dans le privé que dans le public, 60% des personnes qui liquident leur retraite à 60 ans sont inactives. Telle est la réalité : en France aujourd’hui, l’âge réel de la cessation d’emploi est de 58 ans. Non par choix des salariés, mais parce que les entreprises se détournent des seniors au prétexte qu’ils seraient moins productifs — au prétexte surtout qu’ils coûtent plus cher qu’un jeune. Allonger la durée de cotisation, notamment en temps de crise et de chômage, aggraverait donc la baisse du taux de remplacement (niveau des pensions) et la précarité des retraités.

Pour peu que l’on accepte d’en débattre dans le camp du progrès, d’autres solutions sont possibles qui tiennent compte de l’évolution démographique et de l’espérance de vie, mais sans en faire des alibis de la destruction de notre système par répartition. D’autant qu’en la matière, les prévisions se sont avérées aléatoires. Ainsi le Conseil d’Orientation des retraites (COR) qui avait établi des projections à l’horizon 2040 les a révisées en 2007, compte tenu de l’évolution démographique favorable de notre pays. S’il ne faut pas bannir les projections, il convient de les manier avec prudence et surtout de ne pas occulter un facteur essentiel à tout débat sur les retraites : les ressources. Or certaines d’entre elles sont soigneusement écartées des discussions. Ainsi de l’augmentation des salaires et du chômage qui pèse lourdement sur le financement des régimes de retraite : un point de masse salariale globale correspond à 2 milliards de recettes supplémentaires pour le régime général. L’amélioration de l’emploi et l’augmentation des salaires, adossés à une politique économique qui relance le pouvoir d’achat et impulse les investissements porteurs d’avenir, seraient d’importants générateurs de ressources.

De la même façon, il faut prioritairement élargir l’assiette des prélèvements et taxer les revenus financiers.

Enfin, une autre piste nous semble intéressante à explorer. Selon les prévisions les plus pessimistes du COR (celles de 2003), une augmentation de 0,37% par an des cotisations sociales (à répartir entre cotisations salariales et patronales) à l’horizon 2040, permettrait d’équilibrer le système sans réduire le taux de remplacement ni allonger la durée de cotisation. D’après un sondage IPSOS, les Français sont prêts à cotiser plus, plutôt que de travailler plus longtemps. Aux opposants à cette piste qui ressassent que cela induirait une augmentation du coût du travail préjudiciable à l’emploi, on peut aisément rétorquer qu’il n’existe aucun lien macroéconomique avéré entre le coût du travail et l’emploi.

Si toutefois la hausse des cotisations retraites était de nature à peser sur la santé des PME, il est possible d’en atténuer les effets. D’une part à travers une réforme des cotisations patronales, assise sur la valeur ajoutée, afin de favoriser l’emploi dans les PME riches en main d’œuvre. D’autre part à travers une réforme de l’impôt sur les sociétés modulée pour alléger l’impôt des PME — en fixant un taux majoré applicable aux bénéfices distribués aux actionnaires, et un taux minoré pour les bénéfices réinvestis.

Seule une véritable volonté politique qui ose lever le tabou de la répartition des richesses peut prétendre pérenniser le système par répartition. Le débat sur les retraites est un débat entre deux modèles de société. Celui de la droite et du Medef face à celui du camp du progrès. La gauche ne doit jamais l’oublier

« Deliquescence !!… » par Alain Guéret

Cette fois c’est sur : nous touchons le fond. A peine la boue un instant remuée par Marine LE PEN s’était-elle redéposée sur le fond du marécage politico-médiatique que de nouveau le monarque de l’Elysée outrepassait la plus élémentaire décence en élevant le népotisme en doctrine d’état.
Revenons un instant sur « l’affaire MITTERRAND » bien trop vite refermée à mon goût. Dans sa hâte de ne pas offrir à l’héritière LE PEN une tribune inespérée et par là même un regain d’intérêt pour un FN à l’agonie, la classe politique dans son ensemble a choisi la lâcheté. Passés les premiers moments d’indignation, spontanés de la part de Benoit HAMON encore une fois plus porte-parole de lui même que de son parti, calculés de la part de Manuel VALLS qui n’en rate pas une pour faire sa promotion, plus une tête n’a dépassé. Martine AUBRY s’est crue obligée de faire une intervention lénifiante au cours de laquelle on a pu mesurer la force des liens qui l’unissent à son porte parole puisqu’une nouvelle fois elle l’a gratifié d’un « Léo HAMON » qui en dit long (à quand Marcel ???).
A aucun moment nous n’avons entendu s’exprimer les garants habituels des vertus républicaines que sont François BAYROU et Christine BOUTIN, d’ordinaires si promptes à monter sur leurs grands chevaux en de telles occasions. COHN-BENDIT y alla bien sûr de son soutien. Lui qui fut naguère vilipendé et accusé de « complaisance pédophile » par le président du MODEM est, il est vrai, tout à fait qualifié en la matière. Son livre « Le Grand bazar », paru en 1975, est édifiant et fait de lui un témoin de moralité incontestable. Son soutien à Roman POLANSKI, seulement accusé du viol d’une gamine de 13 ans et de s’être enfui pour échapper à la justice, est révélateur de la complaisance d’une certaine « élite » à l’égard de pratiques sexuelles condamnables. Il semble que tous se tiennent par la barbichette et se serrent les coudes, craignant de voir surgir de leurs placards des cadavres encombrants.
Lorsqu’aujourd’hui la droite traite Daniel VAILLANT de laxisme parce qu’il suggère de libéraliser la vente du cannabis on croit rêver. Que penser du laxisme d’un gouvernement qui absout les délinquants fiscaux et conforte un ministre coupable de s’être livré à des actes que la morale et la justice condamnent. Car enfin, comment croire Frédéric MITTERRAND lorsque qu’il affirme que « les éphèbes, les gosses, les garçons » dont il usait et abusait sans retenue lors de ses voyages en Thaïlande étaient des boxeurs de 40 ans. Un boxeur de 40 ans, cabossé par les coups et par la vie, ne ressemblera jamais à un éphèbe, fusse-t-il thaïlandais.
En affirmant que « l’affaire MITTERRAND » était close, le premier ministre et l’ensemble de la classe politique ont officialisé la prescription des crimes sexuels au bout de 4 ans puisque les aveux datent de 2005. Quel espoir demeure désormais de voir la justice rendue pour tous ceux qui ont été victimes de tels actes durant leur enfance et qui souvent, 20 ans après, trouvent le courage d’affronter leurs bourreaux et de les accuser ? La jurisprudence ainsi créée ne va-t-elle pas être à l’avenir utilisée par tous ceux que leur déviance amènera devant les tribunaux ?
Une société qui couvre ainsi de tels crimes, qui fait de leurs auteurs des ministres et des responsables politiques et banalise l’odieux, renvoie des siècles en arrière dans les civilisations les plus décadentes. L’histoire retient cependant que de telles pratiques précédèrent de peu la chute des dites civilisations. Acceptons en l’augure.
Enfin quelques mots sur ce qui fait aujourd’hui de nous la risée du monde entier (une nouvelle fois sous l’ère Sarkozy). Notre Omniprésident a décidé de faire de son fils Jean , âgé de 23 ans, le futur patron du quartier d’affaires de la Défense, quartier destiné à connaître dans les prochaines années un développement considérable. Il est vrai que le jeune homme présente des arguments de poids. Il est notamment connu pour ses prouesses en scooter, pour la poursuite d’études qu’il peine à rattraper, pour sa carrière théâtrale avortée, pour son courage politique (il n’a pas hésité à se présenter aux cantonales de Neuilly sud) enfin pour l’ensemble de son œuvre qui fait de lui un prodige que le monde entier nous envie et que certains classent aux côtés des plus grands (Mozart, Einstein, Vincent Lagafe, Flipper le dauphin….).
Lorsque qu’on saura que pour lui laisser la place, le méritant mais peu en cour DEVEDJIAN s’est vu refusé une prolongation de deux ans et qu’un administrateur a dû démissionner, on mesurera toute l’illégitimité et l’artifice de l’opération. Le monarque, conscient de ce que sa fonction a d’éphémère, met les bouchées doubles : il place les siens afin de réaliser ses noirs dessins et pour qu’ils soient à l’abri du besoin lorsque des temps moins cléments seront venus. Cela porte un nom : le népotisme. Rarement pratiqué à cette échelle et avec autant de mépris et de sens de la provocation, il fait de la France l’égal d’une république bananière aux yeux de l’opinion mondiale.
Il va nous falloir supporter cela pendant 3 ans ! Putain encore trois ans !!! A moins que le système n’implose car la vie quotidienne au sein de la majorité n’est pas qu’un long fleuve tranquille. Les magouilles et décisions présidentielles ne sont pas du goût de tous. Elles créent beaucoup d’inimitiés et de rancunes. La pilule des nominations de ministres « d’ouverture » n’a toujours pas été digérée et la place grandissante prise par certains d’entre eux n’a pas calmé les ressentiments. Le clan villepiniste suit avec une attention très peu bienveillante les développements de l’affaire Clearstream. Les ministres et personnalités évincées sans ménagement ne manquent pas de s’épancher. Les rivalités entre ténors éclatent de plus en plus souvent au grand jour et les couacs et dérapages sont de plus en plus fréquents.
De tout cela bien sur nous nous délectons. Mais il serait illusoire d’attendre que le fruit tombe de l’arbre pour le ramasser sans effort. S’il est vrai que les alternances sont souvent plus le fait du rejet du pouvoir qui a déçu que des propositions du prétendant, il ne faudrait pas s’en tenir à cette règle qui nous exonèrerait de tout effort de réflexion. Si, le moment venu, nous avions quelques idées de nature à améliorer le sort de ceux qui aujourd’hui souffrent le plus, quelques idées susceptibles de sortir notre pays de l’ornière dans laquelle il s’enfonce, quelques idées pour réduire les inégalités et rétablir la justice sociale, ça ne serait pas plus mal. Nous avons trois ans pour cela. Ne perdons pas de temps.

Sur le web, Benoît Hamon

Dans un point presse qu’il animait mercredi 15 juillet, le porte parole du PS Benoît Hamon s’est indigné de l’instrumentalisation du service public de l’audiovisuel durant les cérémonies du 14 juillet : “L’exaltation du bilan de Nicolas Sarkozy à la tête de l’État est servie sur un plateau par des chaînes publiques censées rester neutre.” Et de rappeler l’urgence de du décompte du temps de parole présidentiel dans celui de la majorité.

source : www.benoithamon.fr