SIGNEZ LA PETITION : Le pacte de compétitivité c’est non, trois fois non !

LE 8 février par Benoît Hamon, Henri Emmanuelli, Liêm Hoang Ngoc, Marie-Noëlle Lienemann

Les propositions d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, appelées « pacte de compétitivité » sont inacceptables et constituent une menace considérable sur notre modèle social et démocratique. NON nous n’acceptons pas l’austérité salariale et la flexibilisation du marché du travail. NON, nous n’acceptons pas l’allongement de l’âge de la retraite et son évolution systématique en fonction du vieillissement. NON, nous n’accepterons pas que l’interdiction de déficits soit inscrite dans la constitution.

Les propositions d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, appelées « pacte de compétitivité » sont inacceptables et constituent une menace considérable sur notre modèle social et démocratique.
NON nous n’acceptons pas l’austérité salariale et la flexibilisation du marché du travail.

Les salaires ont déjà connu une quasi stagnation pour une grande masse des salariés et même -singulièrement en Allemagne, mais aussi en France- pour certains un recul. Il faut au contraire engager une politique de revalorisation salariale et garder l’indexation salariale sur l’inflation dans les pays où elle existe. Le décrochage risque de provoquer un cataclysme et un appauvrissement généralisé de la population.
NON, nous n’acceptons pas l’allongement de l’âge de la retraite et son évolution systématique en fonction du vieillissement.

Inutile de rappeler le mouvement et la mobilisation des français qui veulent défendre le droit à la retraite à 60ans, que nous voulons restaurer. Déjà le passage à 62 ans est inacceptable mais là c’est 67 ans qui est prôné, au nom de l’alignement au modèle « vertueux » de l’Allemagne, qui de surcroit à une démographie en déclin ! La conséquence de ce genre de décisions est l’apparition massive de retraités pauvres et des masses de salariés fatigués usés.
NON, nous n’accepterons pas que l’interdiction de déficits soit inscrite dans la constitution.

Seul le peuple souverain, son parlement peuvent décider selon les circonstances économiques des choix budgétaires adaptés aux situations. Parfois il faut investir et dépenser pour en recueillir ultérieurement les fruits, même en termes d’équilibre budgétaire. Inscrire dans la constitution un cadre contraignant est la négation de la démocratie et l’asservissement à un dogme.
C’est donc trois fois NON !

La Confédération Européenne des syndicats a fait connaitre son opposition à ce pacte.

Pour le Président du PSE, Poul Nyrup Rasmusen, ce pacte fait insulte à des millions d’Européens à qui l’on demande de nouveaux sacrifices sociaux alors que la finance n’est toujours pas contrôlée.

Nous ne concevons pas un « gouvernement économique » ni comme prétexte à l’abandon de toutes les grandes avancées sociales du siècle précédent, ni comme dessaisissement démocratique des citoyens et des peuples !

La compétitivité « promise » par les libéraux n’est fondée que sur une restriction budgétaire permanente et sur des reculs sociaux majeurs et durables. C’est tout l’inverse de ce qu’il convient de faire pour asseoir la relance de la croissance , à savoir le soutien au pouvoir d’achat des couches populaires, l’innovation et les investissements d’avenir et l’instauration d’un juste échange favorisant un progrès continu pour les salariés de nos pays et du monde.

Le pacte de stabilité monétaire avait déjà été présenté comme indispensable pour assurer la cohésion de la zone Euro, permettre la création de millions d’emplois et une économie performante. Il a contribué, au contraire, à brider les investissements, à entretenir le chômage de masse, à accroitre les inégalités au sein de la Zone euro tant entre pays qu’entre citoyens, à freiner la croissance de notre continent sans même parvenir à réduire les déficits publics.

Ces choix nous ont conduits dans le mur, la crise financière a montré le scandale et les dangers de ce système. Les Etats et les peuples ont du payer – et payent encore- un lourd tribu à cette crise, il est hors de question qu’ils doivent continuer à faire les frais de cette situation, et moins encore d’inscrire dans la durée des reculs inacceptables qui ne profiteront qu’aux détenteurs du capital et autres investisseurs financiers.

Ce pacte de compétitivité n’est donc pas négociable. C’est une toute autre logique que nous devons défendre et qui est fondée sur certains préalables : une clause systématique de non recul et de la nation la plus favorisée, l’instauration des convergences sociales et harmonisations fiscales vers le haut, un budget européen soutenant des filières industrielles, des investissements d’avenir, une solidarité entre régions riches et pauvres de l’UE, un pacte de relance de la croissance fondé sur la relance de la consommation intérieure en Europe et des protections ciblées pour contrecarrer les délocalisations et le dumping social et environnemental. Enfin autoriser la Banque centrale européenne a émettre des « eurobonds » pour stabiliser l’euro.

Lors du dernier Conseil européen, ce pacte a fait l’objet de vives critiques de la part de l’Autriche, de la Belgique, de l’Espagne, de l’Irlande, du Luxembourg, de la Pologne et du Portugal.

Malheureusement, la Commission Européenne a d’ores et déjà rédigé un ensemble de six directives imposant, dans le cadre de la gouvernance économique de l’Union Européenne, des sanctions financières quasi-automatiques en cas de non respect du pacte de stabilité, et instaurant un pacte d’austérité salariale invitant les Etats membres à améliorer leur compétitivité en abaissant leurs coûts salariaux ! Le contenu régressif de ces directives, actuellement discutées au Parlement européen, doit être âprement combattu par le groupe des Socialistes et Démocrates !

Je signe cette pétition :

– pour refuser tout compromis sur les bases de ce pacte de compétitivité et de directives qui en seraient la traduction

– pour que soit organisée une riposte conjointe des socialistes et de la gauche européenne, de mobiliser l’opinion afin de faire échec à ce projet

– pour fédérer en France les forces de gauche pour empêcher l’inscription dans la constitution de la limitation des déficits, pour manifester contre les décisions qui se préparent au sommet européen de mars, en lien avec les organisations syndicales et d’exiger un référendum en cas d’acceptation par Nicolas Sarkozy de ce pacte.

Premiers signataires : Benoît HAMON, Henri EMMANUELLI, Liêm HOANG NGOC, Marie-Noëlle LIENEMANN

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