Tous les articles par Paul Carrere

A propos Paul Carrere

le Secrétaire de la Section de Morcenx et de l'Union Cantonale

Rémunération des éditeurs de presse : accord historique entre Google et la France

source : www.parti-socialiste.fr

Le Parti socialiste se réjouit de l’accord qui vient d’être signé entre Google et les éditeurs de presse après deux mois de négociation pour trouver une contrepartie au référencement des articles de presse par le moteur de recherche.

Cet accord, souhaité et soutenu par le Président de la République, qui avait prévenu qu’une initiative législative serait engagée en cas d’échec des négociations, est une formidable avancée.

L’accord prévoit que Google abondera un fond d’aide à la transition numérique pour la presse d’information généraliste à hauteur de 60 millions d’euros.

Google mettra également ses compétences techniques en matière de numérique pour accompagner cette transition.

La survie d’une presse d’information générale de qualité constitue une impérieuse obligation pour notre démocratie.

Le Parti socialiste salue cet accord, unique au monde, entre producteurs de contenus et diffuseurs qui répond aux enjeux de la formidable mutation de la presse traditionnelle vers le numérique.

>> Voir la conférence de presse commune de M. François Hollande, président de la République et de M. Eric Schmidt, président de Google

>> en savoir plus : Rue89 « Google dote un fonds de 60 millions pour aider la presse française »

Les rythmes scolaires sont-ils adaptés aux besoins des enfants ?

source : cafepedagogique.net

article : Les rythmes scolaires sont-ils adaptés aux besoins des enfants ?

« On ne peut ignorer les données des différentes recherches dès lors qu’on se propose d’aménager le temps scolaire dans la journée, la semaine et l’année ». Nous avons demandé à Hubert Montagner, ancien directeur du laboratoire de psycho-physiologie de la Faculté des Sciences de Besançon, et spécialiste reconnu des rythmes biopsychologiques des enfants, de présenter rapidement les acquis de la recherche scientifiques sur les rythmes. Libre à chacun ensuite de comparer avec l’organisation de l’année scolaire, marquée en France par un nombre d’heures important sur un nombre de jours faibles.

L’aménagement du temps scolaire que l’on qualifie communément de rythmes scolaires ne peut être conçu dans l’ignorance des rythmes biopsychologiques des enfants de tous âges, c’est-à-dire des phénomènes combinant des variables biologiques et psychologiques qui se reproduisent à l’identique au bout d’un temps donné. Ils peuvent donc être définis par la quantité de temps qui sépare d’un jour à l’autre les “temps forts” d’une fonction donnée (c’est-à-dire la période), par exemple la sécrétion de la cortisone qui passe tous les jours par des valeurs maximales entre 06h.00 et 08h.00. On qualifie de rythmes circadiens ceux dont la période est d’environ vingt-quatre heures. Les rythmes ultradiens ont une période de quelques secondes, minutes ou heures (par exemple, le rythme cardiaque). Enfin, les rythmes infradiens sont lents : leur période peut être d’une ou plusieurs semaines, ou encore d’une ou plusieurs années. Synchronisé par l’alternance du jour et de la nuit, le rythme veille-sommeil est le principal donneur de temps (ou synchroniseur) des rythmes biologiques et biopsychologiques des êtres humains dans la journée et d’une journée à l’autre. En effet, les moments de la journée où on observe les valeurs maximales du métabolisme, du fonctionnement cardiaque, des sécrétions hormonales … sont influencés par l’heure d’endormissement, la durée du sommeil et/ou l’heure d’éveil. Surtout “indexé” sur les rythmes familiaux et les rythmes sociaux, le rythme veille-sommeil est lui-même synchronisé par l’alternance du jour et de la nuit.

C’est le pédiatre allemand Th. Hellbrügge qui a été dans les années 1950-1960 le pionnier de la recherche fondamentale sur les rythmes biologiques d’enfants de tous âges. A la fin des années 1970, H. Montagner et ses collaborateurs ont réalisé différentes études sur les rythmes biopsychologiques des enfants en fonction de leur développement, de leurs comportements et des influences de l’environnement, y compris leurs différents partenaires. Puis, également à cette époque, mais surtout dans les années 1980, F. Testu a développé à la suite de P. Fraisse des recherches sur les fluctuations périodiques de certaines variables psychologiques chez les enfants scolarisés.

On ne peut ignorer les données des différentes recherches dès lors qu’on se propose d’aménager le temps scolaire dans la journée, la semaine et l’année.

Sans entrer ici dans les détails, les données et conclusions des recherches conduisent aux propositions suivantes :

1. la diminution de la durée de la journée scolaire.

En France, la durée de la journée scolaire est de six heures de temps contraint (cinq heures trente minutes de temps pédagogique et trente minutes de récréation). Elle est ainsi la plus longue du monde (il faut ajouter la durée des devoirs effectués à la maison et les autres temps contraints : voir les publications et livres de H. Montagner).

montagner2

Si on se fonde sur les observations filmées tout au long du temps scolaire, aucun enfant de l’école primaire ne peut être vigilant, attentif, réceptif et disponible pendant cinq heures trente de temps pédagogique, même quand elles sont interrompues par des moments de détente.

Par exemple, si on considère l’ensemble des enfants de cours préparatoire pendant la matinée, les apprentissages ne peuvent être vraiment efficients que de 09h.15-09h.30 à 11h.00 environ. En effet, le pourcentage des enfants qui bâillent est de 68% entre 09h.00 et 09h.30, et de 59% entre 11h.00 et 11h.30 (il est de deux à trois plus faible entre 09h.30 et 11h.00) . L’après-midi, c’est de 15h.00 à 16h.00-16h.30 (le pourcentage des enfants qui bâillent entre 14h.30 et 15h.00 est de 68% ; il est de deux à trois fois plus faible entre 15h.00 et 16h.00). Il en est de même pour les autres indicateurs de non vigilance (affalements sur la table, étirements, tête posée sur la main avec le coude en appui sur la table, fermetures des yeux, somnolence, non réponse aux sollicitations du maître …).

Autrement dit, au cours préparatoire et par jour de classe, on peut estimer à trois heures trente minutes la durée vraiment utile des activités pédagogiques. C’est-à-dire, la quantité de temps pendant lequel la vigilance et l’attention sélective des enfants sont suffisamment élevées pour que les savoirs et connaissances soient efficacement transmis, et donc pour que chaque élève ait une probabilité élevée de bien comprendre et apprendre. Dans les cours moyens, on peut l’estimer à quatre heures trente minutes.

2. La réorganisation des temps pédagogiques

Chez les enfants du cours préparatoire, les plages de temps qui ont une forte probabilité de se caractériser par une vigilance élevée et donc une attention sélective, une réceptivité et une disponibilité optimales, se situent entre 09h.00 et 11h.00 et entre 14h.30 et 16h.00, ou un peu plus, selon les individus et selon les jours. Dans les cours moyens, c’est entre 09h.00 et 11h.30, et entre 14h.00 et 16h.00.

Deux moments de la journée scolaire se caractérisent par une vigilance nettement plus faible à tous les âges de l’école primaire:

* à partir de 08h.30, heure d’entrée en classe, il faut entre trente et soixante minutes pour que les enfants retrouvent un niveau de vigilance suffisamment élevé pour qu’ils puissent développer une attention, une réceptivité et une disponibilité optimales ;

* la mi-journée (12h30-14h.00) se caractérise à tous les âges par une dépression de la vigilance corticale, sans relation avec les entrés alimentaires. Chez les enfants d’école maternelle, c’est le temps de la sieste.

La probabilité est donc élevée que la première heure, la mi-journée et le temps postscolaire (après 16h.30, tous les enfants sont fatigués) ne se prêtent pas à des activités qui nécessitent une forte mobilisation de l’attention et des ressources intellectuelles.

3. La plage de temps fort des activités physiques et sportives

La plage de temps à partir de 16h.00-17h.00 se caractérise par une augmentation du métabolisme, de la température corporelle et de la force musculaire, et une optimisation des coordinations motrices. Elle se prête donc bien aux activités physiques et sportives.

4. La prise en compte particulière des enfants qui cumulent les déficits de sommeil et l’insécurité affective

Les phénomènes précédemment décrits sont accentués chez les enfants qui ont des déficits cumulés de sommeil et des troubles du rythme veille-sommeil (ils se réveillent au cours de la nuit) et chez ceux qui vivent au quotidien dans l’insécurité affective, c’est-à-dire le sentiment d’être abandonnés, délaissés, ignorés, maltraités, en danger (ce sont souvent les mêmes). Mais, ils présentent une particularité : leur vigilance et leurs capacités d’attention restent faibles entre 14h.00 et 16h.30, parfois dès la fin de la matinée. La majorité de ces enfants a des difficultés scolaires. La plupart sont dits en échec scolaire.

5. La diminution et la réorganisation des journées scolaires, et non pas prioritairement celle de la semaine scolaire

Chez les enfants, on ne connaît aucun rythme biologique ou biopsychologique dont la période soit d’une semaine. On ne comprend donc pas que les adultes imposent une nouvelle semaine scolaire, par exemple celle de quatre jours, avant de repenser la durée et l’organisation des journées successives tout au long de la semaine.

6. La réorganisation de l’année scolaire

Différentes données conduisent à proposer une année scolaire plus régulière, c’est-à-dire une alternance de sept semaines scolaires et de deux semaines de vacances (durée minimale pour que les enfants et les enseignants apparaissent et se disent reposés des fatigues accumulées pendant les semaines scolaires).

Hubert Montagner

docteur ès-Sciences, Professeur des Université en retraite, ancien Directeur de Recherce à l’INSERM

Eléments de bibliographie

H. MONTAGNER 2002 L’enfant, la vraie question de l’école, Paris, Odile Jacob

H. MONTAGNER 2006 L’arbre enfant. Une nouvelle approche de l’enfant, Paris, Odile Jacob

cumul

Tribune de Barbara Romagnan dans le Monde : “Limiter le cumul des mandats fait respirer notre démocratie”

Élue députée en juin 2012, j’ai démissionné de mon mandat de conseillère générale du Doubs, conformément à l’engagement que j’avais pris durant la campagne.
En présentant ses vœux aux parlementaires, François Hollande a réaffirmé sa détermination pour que la réforme limitant le cumul des mandats voie le jour durant le quinquennat. Je salue cette confirmation et milite pour qu’elle soit mise en oeuvre. Au-delà des principes fondamentaux qui justifient une telle réforme, je souhaite souligner ici les avantages concrets qui découlent de cette décision.
D’abord, je peux être davantage sur le terrain. Si j’étais restée conseillère générale, je serais tenue d’être présente en session plénière un lundi toutes les cinq semaines. La semaine précédant cette session, je participerais à la commission des solidarités. Encore en amont, je passerais une dizaine d’heures à étudier les différents dossiers sur lesquels nous avons à nous prononcer. Si j’estime que la plénière dure environ six heures, la commission deux heures trente et la préparation dix heures, cela représente dix-huit heures trente au minimum.
Sachant que je consacre en moyenne trente minutes par rendez-vous à ma permanence parlementaire, une heure trente par visite d’entreprise, d’association ou d’exploitation agricole, en supprimant cette seule journée de session obligatoire au conseil général et le travail afférent, qui revient toutes les cinq semaines, je gagne l’équivalent de trente-sept rendez-vous avec des concitoyens ou de douze visites.
Ainsi, exercer exclusivement mon mandat de députée me permet d’être plus longtemps au contact de la population, de la réalité du territoire et de ses acteurs.
Ensuite, en étant exclusivement parlementaire, je gagne du temps pour travailler les textes. Si j’avais gardé mon mandat au conseil général, j’aurais dû consacrer du temps aux inaugurations, aux réunions, aux dossiers du département. Si j’étais restée conseillère générale en devenant députée, mon travail d’élue locale s’en serait également ressenti : j’aurais été absente de mon canton au moins trois jours par semaine pour siéger à l’Assemblée nationale.
Le travail peut bien sûr être délégué, soit à d’autres élus – mais alors autant leur laisser la place -, soit aux fonctionnaires des collectivités. L’administration ne fait là que combler un vide laissé par l’élu qui n’a pas suffisamment de temps. Il ne s’agit pas d’un problème de compétences puisque les services, dont c’est la formation et le métier, connaissent mieux les dossiers, d’un point de vue technique, que les élus. Il s’agit d’un réel problème politique et démocratique parce que les citoyens votent pour que leurs élus décident et tranchent en fonction de la vision qu’ils portent. C’est bien cela, notre rôle d’élus. Sinon, autant remplacer les élections par un concours de la fonction publique afin d’avoir les meilleurs techniciens.
Renouvellement politique
Enfin, ma démission de l’assemblée départementale a permis que le conseil général du Doubs s’enrichisse d’un nouvel élu. En soi, c’est intéressant que quelqu’un qui n’avait jamais détenu de mandat électif y accède. Un nouvel élu, c’est un regard neuf sur l’action menée, utile pour renouveler sa vision et discuter des politiques conduites. La limitation du cumul est une condition nécessaire, sinon suffisante, au renouvellement du personnel politique ; elle ouvre la voie aux plus jeunes, aux femmes, aux ouvriers, aux Français issus de l’immigration.
Barbara Romagnan
Députée (PS) du Doubs

Retrouvez en cliquant sur ce lien : http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2013/01/23/limiter-le-cumul-des-mandats-fait-respirer-notre-democratie_1821211_3232.html

Pour Benoît Hamon, la patrie de Depardieu, « c’est son compte en banque »

source : francetvinfo.fr

Invité de l’émission C Politique dimanche 16 décembre, Benoît Hamon est revenu longuement sur l’affaire Gérard Depardieu, l’acteur ayant annoncé dimanche sa volonté de rendre son passeport. Lors de cette émission sur France 5 a redonné des éléments de contexte: « Il doit sa carrière à son succès, mais aussi au fait qu’il n’y ait pas un seul cinéma en Europe et même monde qui ne soit autant aidé, autant financé que le cinéma français. »

Et le ministre d’enfoncer le clou : « Il évoque que sa patrie c’est le monde, et l’Europe. Sa patrie a d’abord l’air d’être son compte en banque […] Reconnaissons sa démarche pour ce qu’elle est, purement égoïste. […] Ça ne me fera pas lâcher le début d’une goutte de larme. »

lire la suite >>

Transition énergétique : financer à moindre coût les énergies renouvelables

Le développement des énergies renouvelables est essentiel dans la transition énergétique, pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles. C’est un chantier où les coûts d’investissement et de financement sont particulièrement lourds, à l’inverse des énergies fossiles, où le coût du combustible domine. Cette note propose plusieurs pistes pour financer à moindre coût les énergies renouvelables, et obtenir ainsi une baisse de 30 % du prix de l’électricité verte : l’instauration d’un cadre réglementaire stable, pour protéger ce secteur de l’imprévisibilité des modifications de tarifs ; la création d’un fonds ou d’une banque spécialisée offrant un financement à moindre coût, à l’instar de la KfW allemande ; la création d’un fonds de garantie pour limiter le coût du risque.
Synthèse
La transition énergétique doit nous mener d’un monde qui consomme toujours plus d’énergie majoritairement carbonée (charbon, pétrole, gaz) à un monde moins énergivore s’appuyant sur des énergies décarbonées. Elle doit également permettre de rendre notre mix énergétique moins dépendant des évolutions du cours des énergies fossiles.

Or, nos émissions de gaz à effet de serre et notre consommation d’énergie sont souvent contraintes. Pour les réduire, il faudra rénover les logements, produire des véhicules plus sobres et développer les énergies renouvelables. Ce chantier est considérable et il nécessitera des investissements massifs. Mais ceux-ci sont une chance car ils contribueront à la sortie de crise en créant de nombreux emplois et en réduisant notre déficit commercial, constitué à 90 % d’importations d’énergie. Financer la transition énergétique est essentiel et il convient de le faire à moindre coût. Comment y parvenir ?

Prenons l’exemple de la production d’électricité. Les énergies renouvelables sont des énergies capitalistiques pour lesquelles les coûts d’investissement sont très importants. En effet, si pour les énergies fossiles, le coût du combustible représente 80 % du coût du MWh, pour les énergies renouvelables, c’est l’inverse. Ce sont les coûts d’investissement et de financement qui pèsent jusqu’à 80 % du coût total. Réussir la transition énergétique suppose une réelle capacité à mobiliser des montants massifs de capitaux[1] et ce même si les coûts d’investissement ont fortement baissé ces dernières années[2]. Le coût du financement[3], quant à lui, reste élevé et est souvent de l’ordre de 9 à 12 %, voire plus, malgré des tarifs d’achat garantissant, sur une longue période, la stabilité des rentrées financières des projets d’énergies renouvelables. Il est donc nécessaire de faire baisser le coût du financement car si celui-ci passe de 10 % à 5 %, alors le coût de l’électricité verte peut baisser de 30 % ! Cela rendrait l’atteinte des objectifs de la France en matière d’énergies vertes supportable pour les consommateurs. Une diminution du prix du MWh solaire de 200 à 140 euros permettrait, pour une puissance installée de 1,5 GW, de réduire la CSPE de 2,2 milliards d’euros sur 20 ans.

Dès lors, pour financer la transition énergétique et faire baisser le coût du financement, et donc in fine limiter la hausse de la CSPE pour le consommateur, trois mesures nous semblent déterminantes :

– Premièrement, l’instauration d’un cadre réglementaire stable dont les évolutions puissent être prévisibles. Cela faciliterait d’une part le financement des projets d’énergies renouvelables et impacterait d’autre part à la baisse le coût du financement en réduisant la prime de risque.

Cette mesure a été annoncée par le président de la République : « la stabilité des aides et des dispositifs fiscaux et du système du prix de rachat pour que les entreprises, les opérateurs sachent bien quelles sont les conditions économiques, durables, pour investir et se lancer dans le renouvelable. »[4]

– En second lieu, la création d’un fonds ou d’une banque spécialisée qui se financerait à taux très bas et qui permettrait d’offrir un financement à moindre coût soit en capital, soit en dette. Il est utile de savoir que la KfW offre des taux pouvant descendre jusqu’à 1 % pour le financement de la transition énergétique en Allemagne. Le fonds pourrait se refinancer auprès de la BEI, ou d’une banque publique française comme la CDC.

Le président de la République a indiqué à ce sujet « qu’une part des fonds de la Banque publique d’investissement sera dédiée au soutien public à l’innovation et les investissements d’avenir issus du grand emprunt pleinement utilisés »[5]. Il est souhaitable d’ancrer un dispositif spécialisé à partir de cette annonce. Ici, il pourrait être intéressant de conditionner l’obtention de ces financements à moindre coût à des projets aux bilans carbones exemplaires ou ayant recours à du matériel fabriqué au sein de l’Union européenne.

– Enfin, la création d’un fonds de garantie fluidifierait le financement bancaire et réduirait le coût du risque pour les banques commerciales.

Il est possible grâce aux mesures proposées dans cette note d’envisager la création de dizaines de milliers d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables (de l’ordre de 3 à 9 emplois par MW installé) pour lequel les investissements mondiaux se montent en 2011 à plus de 250 milliards de dollars (en croissance de 6,5 %, alors que la croissance mondiale était de 4 % environ).

Le raisonnement et les mesures qui ont été précisées dans la note dans le cas du solaire et de l’éolien peuvent être appliquées pour toutes les énergies renouvelables et pour la rénovation thermique des logements, où les enjeux en termes d’emplois et d’impact sur la balance commerciale sont cruciaux.

Le développement des énergies renouvelables est essentiel dans la transition énergétique, pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles. C’est un chantier où les coûts d’investissement et de financement sont particulièrement lourds, à l’inverse des énergies fossiles, où le coût du combustible domine. Cette note propose plusieurs pistes pour financer à moindre coût les énergies renouvelables, et obtenir ainsi une baisse de 30 % du prix de l’électricité verte : l’instauration d’un cadre réglementaire stable, pour protéger ce secteur de l’imprévisibilité des modifications de tarifs ; la création d’un fonds ou d’une banque spécialisée offrant un financement à moindre coût, à l’instar de la KfW allemande ; la création d’un fonds de garantie pour limiter le coût du risque.

Synthèse

La transition énergétique doit nous mener d’un monde qui consomme toujours plus d’énergie majoritairement carbonée (charbon, pétrole, gaz) à un monde moins énergivore s’appuyant sur des énergies décarbonées. Elle doit également permettre de rendre notre mix énergétique moins dépendant des évolutions du cours des énergies fossiles.
Or, nos émissions de gaz à effet de serre et notre consommation d’énergie sont souvent contraintes. Pour les réduire, il faudra rénover les logements, produire des véhicules plus sobres et développer les énergies renouvelables. Ce chantier est considérable et il nécessitera des investissements massifs. Mais ceux-ci sont une chance car ils contribueront à la sortie de crise en créant de nombreux emplois et en réduisant notre déficit commercial, constitué à 90 % d’importations d’énergie. Financer la transition énergétique est essentiel et il convient de le faire à moindre coût. Comment y parvenir ?
Prenons l’exemple de la production d’électricité. Les énergies renouvelables sont des énergies capitalistiques pour lesquelles les coûts d’investissement sont très importants. En effet, si pour les énergies fossiles, le coût du combustible représente 80 % du coût du MWh, pour les énergies renouvelables, c’est l’inverse. Ce sont les coûts d’investissement et de financement qui pèsent jusqu’à 80 % du coût total. Réussir la transition énergétique suppose une réelle capacité à mobiliser des montants massifs de capitaux[1] et ce même si les coûts d’investissement ont fortement baissé ces dernières années[2]. Le coût du financement[3], quant à lui, reste élevé et est souvent de l’ordre de 9 à 12 %, voire plus, malgré des tarifs d’achat garantissant, sur une longue période, la stabilité des rentrées financières des projets d’énergies renouvelables. Il est donc nécessaire de faire baisser le coût du financement car si celui-ci passe de 10 % à 5 %, alors le coût de l’électricité verte peut baisser de 30 % ! Cela rendrait l’atteinte des objectifs de la France en matière d’énergies vertes supportable pour les consommateurs. Une diminution du prix du MWh solaire de 200 à 140 euros permettrait, pour une puissance installée de 1,5 GW, de réduire la CSPE de 2,2 milliards d’euros sur 20 ans.
Dès lors, pour financer la transition énergétique et faire baisser le coût du financement, et donc in fine limiter la hausse de la CSPE pour le consommateur, trois mesures nous semblent déterminantes :
– Premièrement, l’instauration d’un cadre réglementaire stable dont les évolutions puissent être prévisibles. Cela faciliterait d’une part le financement des projets d’énergies renouvelables et impacterait d’autre part à la baisse le coût du financement en réduisant la prime de risque.
Cette mesure a été annoncée par le président de la République : « la stabilité des aides et des dispositifs fiscaux et du système du prix de rachat pour que les entreprises, les opérateurs sachent bien quelles sont les conditions économiques, durables, pour investir et se lancer dans le renouvelable. »[4]
– En second lieu, la création d’un fonds ou d’une banque spécialisée qui se financerait à taux très bas et qui permettrait d’offrir un financement à moindre coût soit en capital, soit en dette. Il est utile de savoir que la KfW offre des taux pouvant descendre jusqu’à 1 % pour le financement de la transition énergétique en Allemagne. Le fonds pourrait se refinancer auprès de la BEI, ou d’une banque publique française comme la CDC.
Le président de la République a indiqué à ce sujet « qu’une part des fonds de la Banque publique d’investissement sera dédiée au soutien public à l’innovation et les investissements d’avenir issus du grand emprunt pleinement utilisés »[5]. Il est souhaitable d’ancrer un dispositif spécialisé à partir de cette annonce. Ici, il pourrait être intéressant de conditionner l’obtention de ces financements à moindre coût à des projets aux bilans carbones exemplaires ou ayant recours à du matériel fabriqué au sein de l’Union européenne.
– Enfin, la création d’un fonds de garantie fluidifierait le financement bancaire et réduirait le coût du risque pour les banques commerciales.
Il est possible grâce aux mesures proposées dans cette note d’envisager la création de dizaines de milliers d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables (de l’ordre de 3 à 9 emplois par MW installé) pour lequel les investissements mondiaux se montent en 2011 à plus de 250 milliards de dollars (en croissance de 6,5 %, alors que la croissance mondiale était de 4 % environ).
Le raisonnement et les mesures qui ont été précisées dans la note dans le cas du solaire et de l’éolien peuvent être appliquées pour toutes les énergies renouvelables et pour la rénovation thermique des logements, où les enjeux en termes d’emplois et d’impact sur la balance commerciale sont cruciaux.

Droit de vote des étrangers aux élections municipales : le temps presse

Communiqué de presse Un Monde d’Avance (12.12.12) :

Le courant Un Monde d’Avance soutient pleinement l’initiative lancée par le Parti socialiste et les députés socialistes d’encourager la mise en place d’un projet de loi donnant l’accès aux élections municipales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans. Avec sa campagne de conviction lancée auprès des parlementaires, le Parti Socialiste veut se donner les moyens de réunir la majorité des trois cinquièmes nécessaire à la modification de la Constitution sans référendum pour voir le projet de loi aboutir dans les plus brefs délais.

Un Monde d’Avance s’inscrit entièrement dans cette même volonté. Cette réforme doit pouvoir voir le jour avant les prochaines municipales en 2014 afin de ne pas seulement être une avancée du quinquennat de François Hollande mais également l’objet d’un exercice réel.

Comme l’a déclaré Harlem Désir dans une lettre adressée à l’ensemble des parlementaires, « le droit de vote renversera la tentation du refuge communautaire en étant une clé de l’intégration ». Il permettra également de déjouer les tensions identitaires, entretenues notamment par l’UMP et le Front National. Ceux-ci s’étaient livrés en septembre dernier à une surenchère de la honte contre le droit de vote des étrangers en lançant leurs propres pétitions et en déclarant sommairement « Pour voter, il faut être français ». Nous rappelons que les ressortissants étrangers issus d’un pays de l’Union Européenne dispose déjà du droit de vote aux élections municipales et que cela n’a eu aucune des conséquences catastrophiques annoncées par les tenants du repli identitaire.

A cette vision étroite et conservatrice, Un Monde d’Avance privilégie une approche citoyenne et favorisant l’intégration. Dans ce sens, nous entendons soutenir toute initiative visant à accorder le droit de vote aux étrangers aux élections municipales.

Guillaume Balas,
Secrétaire Général d’Un Monde d’Avance,
Membre du Bureau National du Parti Socialiste