Tous les articles par Alain Gueret

A propos Alain Gueret

adhérent à la section de Morcenx

La dictature des agences de notation

Retenez bien leurs noms : Fitch Ratings, Moody’s, Standard and Poors. Ce sont les nouveaux maîtres du monde où plutôt devrais-je dire les nouvelles maîtresses. Car il s’agit bien des redoutables agences de notation, capables en un jour de renverser des gouvernements ou de chasser du pouvoir, plus surement qu’un coup d’état, les dirigeants fragilisés. Leur existence ne date pas d’hier mais jamais encore elles n’avaient eu une telle influence. Aujourd’hui notre pays vit dans la hantise de la perte de son triple A, certains n’hésitant pas à dire que dans les faits il l’a déjà perdu compte tenu des taux d’intérêts auxquels nous empruntons. En effet, alors que l’Allemagne emprunte à moins de 2%, nous empruntons à 3,20% (taux au 20/10/2011). A titre indicatif, la Grèce emprunte à près de 15%.

Cette pression est intolérable venant d’organismes dont l’indépendance, l’objectivité et l’opacité même des méthodes d’évaluation devraient nous inciter à la plus grande suspicion. Le fait qu’elles soient rémunérées par ceux qu’elles notent et qui sont aussi des émetteurs de dette, relève du conflit d’intérêt caractérisé. Comment apporter du crédit à des officines qui la veille de la chute de la banque Lehman Brothers lui accordait encore un A. Comment Moody’s et Standard and Poors ont-ils pu, en 2001, attribuer la meilleure note à la société Enron en catégorie « investissement » alors de quatre jours plus tard elle s’effondrait ? Il est aussi avéré qu’elles ont surcoté des produits financiers qui se sont révélés par la suite toxiques.

Enfin, concernant la Grèce, pas plus que d’autres elles n’ont joué leur rôle. Aucune alerte concernant les comptes de ce pays et ses tricheries n’a été émise dans les mois précédents la crise. Au contraire, récitant une partition parfaitement rôdée, elles ont joué les pères fouettard en dégradant la note grecque entraînant une hausse des taux d’intérêts permettant aux prêteurs et spéculateurs de s’engraisser sans prendre de risque au niveau d’un quelconque défaut de paiement grâce à la garantie de la zone euro et du FMI. En abaissant  ainsi brutalement et arbitrairement la note de pays en récession, elles ne font qu’aggraver leur situation alors qu’elles n’ont pas été capables, ou n’ont pas voulu sciemment, anticiper la crise. Elles baissent le pouce et le condamné est jeté aux lions.

Les états semblent impuissants à reprendre la main et ça n’est pas le pitoyable G20 de Cannes, pourtant placé sous présidence française, d’où aucun résultat concret n’est sorti qui va modifier les choses. Le mot d’ordre y fut de rassurer les sacro-saints marchés mais à aucun moment de s’intéresser au sort des peuples.

Dans cette partie de tir aux pigeons les premières victimes sont Papandréou et Berlusconi en attendant le tour de Zapatero. Mais avant tout, ce sont les peuples italiens, Grecs et espagnols qui subissent de plein fouet les effets conjugués de la crise et des erreurs de leurs dirigeants. Notre gouvernement est lui aussi suspendu à la décision des agences de notation. Victime d’un système qu’il a, et continue d’encenser, il a décidé de les caresser dans le sens du poil en sacrifiant sur leur autel les conditions de vie de ses concitoyens. Il y va d’un nouveau plan d’austérité alors que le bon sens eut voulu qu’il y aille d’un plan de relance. Les dirigeants visionnaires n’ont jamais agi autrement pour sortir leur pays de la crise. A la grande récession de 1929, Roosevelt répondit par le « New Deal » en relançant l’économie par un programme de grands travaux, en aidant les plus défavorisés et en réformant le système bancaire. Sarkozy lui supprime l’impôt sur la fortune, augmente la TVA, taxe les mutuelles et aggrave ainsi les conditions de vie des plus humbles. L’article de mon excellent camarade Jérôme Baylac met par ailleurs en évidence les cadeaux fiscaux concédés aux plus riches sous le règne de Sarkozy.

Au cours des débats des primaires citoyennes les candidats socialistes ont brillamment tordu le cou à l’idée reçue selon laquelle nous ne savions pas parler d’économie, domaine de compétence réservé de la droite depuis Giscard d’Estaing. La crise ne fut pas éludée et chacun exposa longuement ses propositions pour faire autrement, chiffres à l’appui. Tous, ou presque, avaient lu Keynes dans ce qu’il a de meilleur et  prônèrent la sortie de crise par une relance de la consommation et non par un repli frileux sur soi comme le fait le gouvernement. Le financement des mesures proposées fut expliqué et chiffré ce qui nous attira l’ire de la Droite et des économistes asservis car bien sûr l’essentiel de ces mesures reposait sur une contribution largement accrue des plus riches, par une remise à plat du système bancaire et pas la suppression de nombreuses niches fiscales, autant de sujet tabous chez nos adversaires.

Demain, le président socialiste devra s’atteler à la réforme du système bancaire en recentrant les banques sur leur cœur de métier qui ne doit en aucun cas être la spéculation. Des mesures énergiques et coercitives le cas échéant devront être prises mais en aucun cas de pieuses promesses échangées sur le balcon de l’Elysée ne seront à l’avenir suffisantes. De la même façon les niches fiscales permettant aux plus riches d’échapper à l’impôt seront supprimées et viendront financer la relance de l’économie et en corollaire la relance de la croissance. Enfin, notre candidat devra peser de tout son poids au niveau européen afin que soit rapidement créée une agence de notation européenne réellement indépendante afin que nous échappions à l’hégémonie des agences américaines derrière lesquelles on trouve notamment messieurs Hearst et Buffett, milliardaires bien connus.

Aujourd’hui, l’économie c’est, au même titre que le social, la sécurité,  l’éducation, la recherche et  l’avenir de la jeunesse, un des domaines de prédilection du Parti Socialiste; qu’on se le dise !

La méthode Coué …

Une bonne nouvelle est venue éclairer cet été maussade : notre gouvernement venait de trouver la solution miracle pour sortir notre pays du déficit abyssal dans lequel inexorablement il s’enfonçait. Niant toute responsabilité dans cette situation sans précédent et criant une nouvelle fois haro sur la crise, cause de tous nos maux, il faisait adopter le 13 juillet dernier, dans l’indifférence estivale, un projet de loi de réforme constitutionnelle visant à inscrire dans la constitution des règles prévoyant un retour progressif à l’équilibre budgétaire : la fameuse « Règle d’or » dont les médias serviles allaient se gargariser, tentant une nouvelle fois de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

La Règle d’Or allait permettre en 3 ans de revenir à l’équilibre budgétaire tant en ce qui concerne le budget de l’Etat que celui de la Sécurité Sociale. Des plafonds de recettes et de dépenses seraient fixés annuellement et devraient être respectés sous peine de voir les budgets proposés être annulés par le Conseil Constitutionnel. Nous ne pouvons qu’être béats d’admiration devant une telle trouvaille qui, en quelques mois et par l’effet d’une simple loi dite « loi-cadre d’équilibre des finances publiques », va nous sortir de l’ornière et sûrement nous valoir un prochain quadruple A de la part des agences de notation, les nouveaux Guides Michelin de la spéculation.

Devant le génie sarkozien nous n’avons plus, nous pauvres socialistes, qu’à nous incliner et répondre favorablement aux injonctions présidentielles d’entériner cette loi dans un bel élan de « courage » et d’unité républicaine. Nous devons battre notre coulpe et nous flageller jusqu’à l’os en maudissant les économistes à notre solde qui n’ont su enfanter une telle idée.

Mais alors pourquoi, hormis Ségolène Royal qui trouve qu’il s’agit d’une « très bonne règle », la majorité des socialistes est-elle contre une telle loi organique ? Par dépit de ne pas y avoir pensé les premiers ? Par opposition systématique à tout ce qui vient de l’Elysée ? Ou seulement et tout simplement après une analyse politique sérieuse telle qu’elle doit être menée par tout parti d’opposition responsable ambitionnant de gouverner notre pays ? Vous l’aurez compris, c’est cette dernière hypothèse qu’il faut privilégier.

En disant non à la « Règle d’or » nous montrons tout d’abord que nous ne sommes pas dupes de l’opération de communication montée par le gouvernement et nous renvoyons la Droite au pouvoir depuis 2002 à ses propres responsabilités en matière de creusement des déficits. Il est hors de question pour nous d’être complices d’une opération qui viserait à dédouaner totalement la majorité actuelle et à l’exonérer de sa gestion calamiteuse des affaires de l’Etat. Enfin, nous n’avons pas le droit de faire croire à nos compatriotes que par l’enchantement  d’une loi leurs problèmes vont être résolus. Nous ne sommes pas adeptes de la méthode Coué, celle que le gouvernement Sarkozy/Fillon pratique depuis son installation.

Par ailleurs, « la Règle d’Or » n’est pas une idée neuve. Elle vient tout droit d’Allemagne et date de 1949. Ce qui n’a pas empêché ce pays de déroger plusieurs fois à la règle pour s’endetter. Et si la norme a été revue en 2009 avec l’introduction d’une règle limitant le déficit de l’Etat à 0,35% du PIB (et seulement à partir de 2016), cette règle ne concerne que le « Déficit structurel » et non les effets que pourrait avoir la conjoncture économique sur les finances publiques, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les dérives.

Mais les voix s’opposant à la généralisation d’une telle règle ne s’élèvent pas seulement de nos rangs. C’est ainsi qu’Herman Van Rompuy lui-même,  président de l’Union Européenne, a relativisé la « règle d’or » en la qualifiant de « simple plus dans la chasse aux déficits» et en affirmant que les gouvernements « n’en avaient pas besoin ». Il a ajouté que l’important était que les Etats fassent réellement les choses et « qu’ils n’ont pas besoin d’une telle règle car ils peuvent le faire sans une disposition constitutionnelle ».

De la même façon, « ça coince » au niveau de la Commission Européenne qui doit composer avec des pays qui ne sont pas tous sur la même longueur d’ondes d’où une nouvelle impression de cacophonie européenne. Le rappel qu’a fait la commission en disant « que le principe même des budgets en équilibre était déjà une pierre angulaire du Pacte de stabilité et de croissance de Maastricht, qui limitait les déficits publics des Etas à 3% de leur PIB », montre bien qu’elle considère qu’il est inutile d’ajouter une nouvelle disposition mais qu’il suffit de respecter ce qui existe déjà. Sachant que tous ce contrefoutent comme de leur première chaussette du traité de Maastricht et de ses contraintes budgétaires on ne peut qu’être septiques sur les effets d’une « Règle d’Or ».

Enfin pour ce qui nous concerne, ça n’est de toute façon pas gagné pour Sarkozy. En effet, si le projet de « Règle d’Or » a été adopté à l’Assemblé et au Sénat il l’a été avec les seules voix de la majorité. Dans de telles conditions, le gouvernement ne pourra jamais réunir la majorité des 3/5ème requise au Congrès (Assemblée et Sénat réunis à Versailles) pour graver dans le marbre cette « Règle d’Or », surtout si le nombre d’élus de gauche progresse avec le renouvellement de la moitié du Sénat fin septembre.

Pour l’heure Sarkozy n’a pas pris de décision quand à la convocation du Congrès. Déjà fort malmené dans les sondages il sait qu’il pourrait être encore plus fragilisé si cette révision constitutionnelle était finalement rejetée.

Derrière toutes ces dispositions techniques il y a de vrais enjeux politiques mettant clairement en évidence le clivage Gauche /Droite. Avec cette « Règle d’Or » il s’agit avant tout de rassurer les marchés, les spéculateurs, les agences de notation, en un mot tout un système responsable de la crise qui, au lieu de se trouver sanctionné, se voit conforté dans ses comportements. Je lisais récemment une pensée d’Einstein résumant bien la situation : « On ne peut résoudre un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré ». A méditer……

Fiscalité: la droite veut détricoter le modèle social français

Benoît Hamon a souligné le danger que font peser sur notre système social les déclarations de François Baroin et Laurence Parizot, concernant le financement de la dépendance et l’ISF.


La droite détrictote le modèle social
envoyé par PartiSocialiste. - L'info internationale vidéo.

«Madame Parizot dit qu’il y a désormais un nouveau risque, celui du vieillissement et vis-à-vis de ce risque, c’est à chacun selon ses moyens», a souligné le porte-parole du PS, qui raappelle que la patronne du Medef «refuse le principe selon lequel demain la dépendance ouvre un 5e risque pris en charge par la sécurité sociale et refuse que ce soit la solidarité nationale qui assure l’égalité devant le vieillissement, l’égalité devant la dépendance des citoyens, quels que soient leurs niveaux de revenus». Plus vous serez riches, mieux vous serez protégés.
Concernant la déclaration de François Baroin qui évoque l’ISF, Benoît Hamon a rappellé que «l’ISF, c’est 1,5% des Français». Il a décrypté la proposition du ministre du budget qui consistat à ce que «seulement 300.000 personnes puissent être exonérées de l’impôt sur la fortune».
«On dit du côté du patronat, que pour la dépendance, ce sera chacun selon ses moyens, et pour ce qui est de la fiscalité, on dit à ceux qui peuvent le plus, on va vous faire un cadeau supplémentaire» a-t-il conclu.

Propositions
Il a rappellé les propositions du PS «d’augmenter les prélèvements sur le capital, notamment sur les cessions de plus values immobilières, d’augmenter les prélèvements quand il s’agit de successions, là où aujourd’hui 95 % des successions grâce à la droite sont exclues de l’impôt», ainsi que la propositiuon d'un «grand impôt sur le patrimoine qui rééquilibre les prélèvements entre le capital et la travail et rétablisse de la justice sociale.»

« Ecran de fumée » par Alain Guéret

Alors que 2010 n’est au fond que le « copier/coller » de 2002 (élimination dès le premier tour avec 1 point au compteur et zéro but marqué), l’émotion soulevée aujourd’hui par le fiasco des bleus atteint des sommets d’hystérie quand l’échec de 2002 n’avait conduit qu’à l’éviction toute logique du sélectionneur de l’époque. Alors qu’elle est la différence ? Sarkozy bien sûr !!! Le bougre a vu là l’opportunité rêvée de faire un temps oublier la réforme des retraites, les difficultés de Woerth, les cigares de Blanc, j’en passe et des meilleures. En s’engouffrant dans la brèche et en surfant sur la déception légitime des amoureux du ballon rond, notre « omni-président » démontre une fois de plus son art consommé de l’enfumage institutionnalisé. Soucieux de battre le fer quand il est chaud il ne lésine pas sur les moyens mis en œuvre. Mélangeant allègement sport et politique, au grand dam du président de la FIFA, il somme le duo fatal Domenech /Escalette de venir s’expliquer devant la représentation nationale et charge une fois de plus l’inénarrable Bachelot de venir jouer les pompiers de service. On atteint là le sommet du ridicule. Je croyais naïvement nos députés submergés de travail. Il n’en est rien puisque certains d’entre eux vont trouver le temps de se prêter à cette mascarade au lieu de se consacrer à des sujets sérieux.

Non content d’avoir été la risée du monde entier avec une suite d’épisodes tragi-comiques qui alimenteront longtemps les bêtisiers sportifs, nous offrons maintenant le spectacle d’un gouvernement opportuniste tentant une pitoyable opération de récupération de l’évènement. Cette ingérence de la politique dans le sport nous ramène aux pires moments de l’Allemagne de l’Est et le l’URSS quand les sportifs qui avaient déçu étaient mis au ban de la société et les entraîneurs et présidents de fédérations « démissionnés » par le pouvoir.

Ce qui me navre le plus, c’est que nombreux à gauche sont ceux qui emboîtent le pas à l’UMP et viennent hurler avec les loups. A croire qu’il n’y a pas aujourd’hui de sujet plus important que l’éviction de onze garnements trop gâtés d’une compétition à laquelle nous n’aurions jamais dû prendre part (les irlandais doivent être tordus de rire après avoir beaucoup pleuré).

Nos politiques ont-ils perdu tout sens de la mesure qu’ils se croient à ce point obligés de surenchérir dans l’indignation, la grandiloquence outragée, l’appel à l’honneur de la nation, le tout avec des trémolos dans la voix et le visage des jours sombres comme si les valeurs fondatrices de notre Patrie étaient en danger. Mesdames et messieurs, revenez sur terre : ça n’est que du foot !! Alors que pendant des mois les spécialistes, anciens internationaux, journalistes, ex-entraîneurs, ont clamé haut et fort, sans être écoutés,  que l’on allait dans mur, vous auriez vous, élus de la nation, les solutions miracles pour sortir le sport national numéro 1 de son marasme. Que ne vous êtes vous exprimés plus tôt, vous dont l’expérience sportive et footballistique s’arrête le plus souvent à la lisière de votre canapé.

Cessons de nous donner en spectacle et ne tombons pas dans le piège grossier que nous tend une fois de plus Sarkozy. Cessons de réagir à l’aune des emportements opportunistes d’un président dont le seul but est de détourner à tout prix l’attention des Français de ses noirs projets. Revenons aux fondamentaux, ceux du combat politique pour plus de justice sociale, plus d’humanisme et plus de solidarité. Et pour apporter un peu de baume au cœur des supporters déçus et les aider à vite passer à autre chose, rappelons qu’au triomphe de 1998 succéda la claque de 2002 elle-même suivie 4 ans plus tard de la finale de 2006. Alors pourquoi pas une finale en 2014 après la désillusion de 2010 ?

« Quand l’Histoire repasse les plats » par Alain Gueret

Il est bon de temps à autre de se replonger dans l’histoire (relativement) récente de notre monde afin d’en retirer des enseignements utiles, les mêmes causes produisant généralement les mêmes effets. On fait souvent aujourd’hui le parallèle entre la crise actuelle et celle de 1929. Bien sur, il ne s’agit pas à proprement parler « d’un copier-coller » même si la cause profonde du krach boursier de 1929 était aussi l’éclatement d’une bulle spéculative et si les conséquences économiques et sociales furent pour le moins aussi dévastatrices que celles que nous connaissons aujourd’hui, et dont nous ne pouvons encore mesurer pleinement l’ampleur.

Souvenons nous que la crise de 1929 favorisa grandement les funestes dessins de quelques uns et que le monde entier en fut durablement ébranlé. L’expansionnisme japonais qui devait embraser l’Asie Orientale après PEARL HARBOR commença en 1931 par l’invasion de la Mandchourie chinoise, invasion qui ne souleva que de très moles protestations de la part des autres puissances empêtrées dans une crise économique qui les poussait à l’isolationnisme. Il faut préciser que la droite nationaliste japonaise montait alors en puissance et surfait sur le mécontentement d’une population que la gestion calamiteuse de la crise par le gouvernement en place avait littéralement affamée.

De la même façon, la montée du nazisme en Allemagne et l’avènement d’Hitler trouvèrent leur origine dans une exploitation démagogique de la situation économique et sociale désastreuse dans laquelle se trouvait le pays. Le fort sentiment de revanche suite à la défaite de 1918 et aux mesures draconiennes imposées par les alliés fut aussi habilement utilisé mais gageons que les choses auraient été moins faciles pour les nazis dans un pays en pleine prospérité.

Mussolini usa des mêmes ficelles en Italie en  tirant profit de l’instabilité sociale et politique qui régna dans le pays de 1919 à 1922, après la 1ère guerre mondiale.

Il est donc indéniable que les périodes de crises aigues profitent aux extrémistes de tout poil et plus particulièrement à ceux de l’extrême droite, aux mouvements fascisants et nationalistes. Leur discours populiste et démagogique trouve un écho chez ceux que la conjoncture laisse au bord du chemin et qui n’ont plus confiance en ceux qui les gouvernent.

La droite sarkozienne, dans son souci de constamment marcher sur les plates-bandes de l’extrême droite, seule possibilité pour elle de se maintenir au pouvoir, n’échappe pas à la tentation et n’hésite pas à entonner les mêmes refrains éculés et nauséabonds. Elle y va d’un nouveau projet de loi sur la sécurité, parle de renforcer l’arsenal policier et répressif, bombe le torse et roule des épaules. Elle flatte bassement les plus bas instincts de nos concitoyens en donnant à la délation le statut de nouvelle vertu républicaine et multiplie les propos racistes, qualifiés pour l’occasion du doux euphémisme de « dérapage ».

Le débat sur l’identité nationale porté par l’inqualifiable BESSON sur ordre du souverain relève  de la même logique. Les relents pétainistes qui s’en dégagent fleurent le repli sur soi, la stigmatisation de la différence raciale et ramènent à des heures sombres. Bien sur, nous sommes loin de ce qu’on pu connaître les plus anciens d’entre nous. Mais la plus extrême vigilance est de rigueur et notre devoir est de dénoncer avec force ces dérives nées de l’exploitation la plus méprisable des difficultés actuelles de nombre de nos concitoyens. A ces derniers disons que ça n’est pas leur voisin qui répond au prénom « auvergnat » de Tarik ou l’adolescent à la casquette à l’envers qu’ils croisent parfois qui sont responsables de leurs difficultés. Les responsables sont les banquiers, les industriels aux salaires indécents, les spéculateurs, les gouvernements qui laissent faire  et pour ce qui nous concerne celui de Nicolas SARKOZY, complice « décomplexé » de tous ceux qui « font du fric ». L’échéance des prochaines régionales est l’occasion de lui faire comprendre que tout cela a assez duré. Ne ratons pas ce rendez-vous !!!

« Frèche Connection » par Alain Gueret

La décision « quasi unanime » du bureau national de notre parti d’investir Hélène MANDROUX, maire de Montpellier, comme tête de liste PS en Languedoc-Roussillon, met fin à des mois d’hypocrisie. Il a cependant fallu un énième dérapage de Georges FRECHE pour qu’enfin la mesure d’exclusion de notre parti, prononcée naguère à son encontre, soit effective. La Droite, qui devrait cependant balayer un peu plus souvent devant sa porte, avait beau jeu d’accuser le Parti Socialiste de faiblesse et de complaisance coupables, tant la pusillanimité de la direction de notre parti était patente. Il faut dire que jusqu’alors nous avions cultivé l’ambiguïté la plus totale laissant le champ libre à FRECHE dans sa conquête d’un nouveau mandat de président de région. Aucune voix ne s’était alors élevée pour menacer nos camarades languedociens de représailles lorsqu’ils s’étaient rangés sous la bannière du matamore occitan, le désignant une nouvelle fois et démocratiquement comme leur leader. De facto, il s’agissait ni plus ni moins d’un adoubement de la part de la direction du PS qui aurait dû au contraire, dès cet instant, se démarquer nettement en présentant une candidature socialiste officielle. Le gain d’une région ne justifie pas que l’on brade ainsi son âme et ses valeurs et je loue cet écart verbal qui, je l’espère, va permettre une clarifier les choses une fois pour toutes, dussions-nous en passer par une salutaire défaite électorale.

Dans le même temps, je ne saurais me montrer trop sévère à l’endroit de nos camarades du Languedoc-Roussillon dont il est aisé de comprendre la position. Georges FRECHE symbolise pour eux la victoire du socialisme dans une région où des villes comme Nimes, Béziers, Perpignan, Sète et Alès, par exemple, sont encore aux mains de l’UMP. Une région qui jusqu’en 2004 et la « prise de pouvoir » de FRECHE avait été tenue pendant 18 ans par l’UMP Jacques BLANC. Enfin, nos camarades ont démocratiquement élu cet homme pour les mener une nouvelle fois à la victoire, un homme en qui ils ne voient que des qualités et qui recueille toute leur indulgence. Je suis persuadé que dans leur envie dans découdre avec la direction « parisienne », ils sont nombreux à avoir apprécié ce trait douteux décoché à l’encontre d’un cacique de notre parti. Par ailleurs, lorsque l’on se rappellera que la candidate désignée par notre parti le fut jadis par le même FRECHE pour lui succéder à la mairie de Montpellier, on mesurera combien tout cela doit être ressenti sur place comme une trahison : « tu quoque , fili ! ».  Quelle serait l’attitude de beaucoup d’entre-nous si l’on venait remettre en cause les choix démocratiques de notre fédération, cela quels qu’en soient les motifs ? Il faudrait pour le moins beaucoup de persuasion et de diplomatie pour nous amener à la raison. Nous passerions vraisemblablement par des phases successives de révolte, d’indignation et de résistance, le tout fortement teinté d’un profond sentiment d’injustice.

Je souhaite bien sur que la raison l’emporte car le personnage ne mérite pas que l’on se sacrifie pour lui. Il est temps de tourner la page ; « la FRECHE connection » a vécu. Pourtant je redoute le pire lorsque j’entends le conseiller général Didier Codorniou, que j’ai tant admiré sur les terrains de rugby, prôner la résistance quasi-armée. Que fera notre parti si le choix cornélien d’un 2ème tour se pose entre un FRECHE qui se serait maintenu et un UMP se délectant de la situation ? Une grande partie de la solution incombe à nos alliés traditionnels, Verts et Communistes, qui doivent très vite se déterminer et cesser de compter les coups. Il y va du maintien à gauche, et dans l’honneur, de la région Languedoc-Roussillon.

« Surendettement » par Alain Gueret

Le surendettement semble être le mal de ce début de décennie. Qu’il s’agisse de celui de la France, de celui de la sécurité sociale ou de celui de plus de 700 00 ménages le responsable est le même, à savoir le gouvernement de droite actuel qui, pour le moins, ne fait rien pour améliorer les choses bien au contraire. Le gouvernement de même obédience qui avait sévi précédemment s’était déjà employé avec zèle à plonger notre pays dans le marasme, celui que nous subissons aujourd’hui a notablement accéléré le mouvement.

En tout premier lieu, je voudrais évoquer  la Sécurité Sociale et de la dette vertigineuse qu’elle est en train d’accumuler. De 27 milliards d’euros en 2009, elle devrait être de 33 milliards en 2013 pour atteindre à cette date, si rien n’est fait, un total cumulé de 165 milliards soit l’équivalent du budget annuel de la branche maladie. De là à nous démontrer que le système actuel a vécu et qu’il faut passer à autre chose il n’y a qu’un pas. La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010 est révélatrice du choix du gouvernement en la matière : laisser filer le déficit et laisser gonfler la dette pour mieux casser l’outil demain au nom d’impératifs budgétaires. Dans le même temps, Sarkozy et ses sbires accentuent leur politique d’exonérations sociales accordées aux employeurs qui minent les finances de la Sécurité sociale. En 2007, plus de 28 milliards d’euros ont été consacrés aux allègements généraux (essentiellement sur les bas salaires) et plus de 41 milliards à des exemptions diverses (dont les niches sociales). Mais au lieu d’investir, les grandes entreprises ont privilégié le profit et leurs actionnaires et aujourd’hui il faut un « grand emprunt » pour relancer l’investissement. Si ça n’était pas aussi sérieux et grave on pourrait en rire.

Pendant ce temps, les salariés payaient la note car si, officiellement, les exonérations ou réductions de charges sur les bas salaires étaient là pour relancer l’emploi, elles ont surtout encouragé une politique de bas salaires.

Alors que notre système de protection sociale vient de faire la preuve au cours des derniers mois de sa  capacité à atténuer les effets de la crise économique en servant d’amortisseur social et en dispensant le gouvernement de lancer un plan de soutien à la consommation, ce même gouvernement semble décidé à priver la Sécurité sociale d’un soutien financier à la hauteur de ses besoins.

Il n’y a pourtant rien d’inéluctable à cela. 15 milliards d’euros pourraient être immédiatement trouvés en mettant fin aux exonérations les plus scandaleuses. En effet, actuellement de nombreux dispositifs fiscaux évitent aux entreprises de participer au financement de la protection sociale obligeant la Sécu à emprunter sur les marchés financiers, ce qui lui coûte cher en intérêts. L’écoute bienveillante accordée par le gouvernement SARKOZY aux jérémiades des grandes entreprises ne fait qu’amplifier le phénomène. Enfin, lorsque l’on saura par exemple que les « retraites chapeau » des dirigeants des plus grandes entreprises leur garantissent des retraites complémentaires (ou bonus) annuelles de 1 à 2.2 millions d’euros exonérées de CSG et de cotisations sociales on mesurera le manque à gagner pour la collectivité et l’injustice ressentie par l’immense majorité des retraités aux revenus modestes. Le Parti Socialiste a déjà déposé, mais en vain, de nombreux amendements proposant de mettre fin à cette anomalie. Ayons le pouvoir et l’affaire sera promptement réglée.

 Autre sujet sur lequel le gouvernement a décidé de laisser faire afin, cette fois, de ne pas froisser les banquiers : le crédit à la consommation. A sa décharge, force est de reconnaître qu’à ce jour aucun gouvernement ne s’est jamais attaché à réguler et à encadrer ce racket légal qui plonge de plus en plus de nos concitoyens dans des situations inextricables. Au cours des neuf derniers mois, le nombre de dossiers  de ménages surendettés a augmenté de 18%, avec un taux moyen d’endettement de 41700 euros. La crise sociale avec la  montée du chômage, les suppressions d’emplois, la baisse de l’intérim entraîne des drames familiaux, des vies brisées. Par ailleurs, de nombreux ménages se retrouvent étranglés par un empilement de crédits à la consommation, crédit révolving et autres prêts.

Alors que les associations de consommateurs dénoncent les pièges de cet argent facile prêté à un taux usuraire et demandent un encadrement, les banques s’opposent à cette mesure qui risquerait de tuer la poule aux œufs d’or. Il faut dire que le secteur est rentable avec des marges allant jusqu’à 12%. Corollaire de la baisse constante du pouvoir d’achat des français, le remède aux incidents de la vie n’est plus l’épargne mais le recours au crédit facile.

Le gouvernement connaît tout cela mais se refuse à donner le moindre signal de hausse des salaires. De plus en plus, nos concitoyens dépensent jusqu’à n’en plus pouvoir un argent quasi-virtuel. Certes, il ne s’agit pas d’interdire cette forme de crédit, utile à la consommation, mais de la moraliser en fixant le taux des intérêts à un niveau « raisonnable », en mettant sur pied un véritable fichier positif recensant l’ensemble des crédits des ménages dont la consultation et le respect seraient obligatoire pour tout prêteur sous peine de n’avoir aucun recours en cas d’insolvabilité de son client. Le strict respect des règles actuelles qui limite le taux d’endettement à 33% du revenu net serait déjà de nature à améliorer les choses et à éviter bien des situations pénibles. Enfin, un encadrement des cartes de crédit des grandes enseignes de distribution, véritables gouffres pour les ménages, s’impose d’urgence.

Malheureusement, là encore, il ne faudra pas compter sur le gouvernement actuel pour faire bouger les choses. Derrières les organismes de « crédit facile » qui prêtent à 18% il y a les grandes banques, celles ou vous pouvez placer votre argent à 2,5 ou 3%. Ces mêmes banques que la faillite guettait et que le brave SARKO a aidées avec notre argent à un taux soi-disant avantageux, sans dire pour qui. Aujourd’hui, on sait puisque ces mêmes établissements à la dérive il y 6 mois sont redevenus prospères et se livrent de nouveau aux joies de la spéculation en inventant de nouveaux produits encore plus performants.

Avec les deux thèmes évoqués ci-dessus, pris parmi tant d’autres, il y du grain à moudre pour un gouvernement de gauche. Dans cette attente nous, socialistes, devons sans tarder faire connaître nos propositions sur ces sujets, et sur tous ceux qui impactent le quotidien de nos concitoyens. Le modeste but de ces quelques lignes était de contribuer à éclairer les uns et les autres. A l’occasion, je n’hésiterais pas à renouveler l’exercice.

« Le Choix » par Alain Gueret

LE CHOIX 

Pour la femme ou l’homme de gauche qui désire s’engager en politique, deux choix s’offrent : soit adhérer à un parti qui a toujours affiché clairement son ambition de gouverner notre pays, soit rejoindre un parti dont le seul objectif est de s’opposer mais surtout pas de se brûler les ailes au feu de ses propres contradictions en participant à la gestion des affaires de la France. S’il choisit la première option, un seul choix est possible : adhérer au parti socialiste. S’il est sensible aux chimères, il aura le choix entre le Front de gauche du transfuge MELANCHON et le NPA sectaire du facteur  BESANCENOT.

 Car enfin, cessons de faire prendre au peuple de gauche les vessies pour des lanternes. Outre le fait regrettable d’endurer la brulure à l’instant du jet prostatique, cette attitude ne fait que nuire à la gauche dans son ensemble et profite au pensionnaire de l’Elysée qui se réjouit sans retenue, persifle et compte les points. Je conçois, à l’instar de camarades qui nous ont quittés, que l’on puisse un instant être séduit par tel ou tel discours enflammé promettant des lendemain qui chantent, des jours où l’on rasera gratis et des matins où l’on pendra à la lanterne les suppôts du capitalisme. J’avoue avoir été moi-même séduit un instant par les sirènes mélanchoniennes et quelque fois intéressé par le discours populiste de Besancenot ; nul n’est parfait. Mais ensuite, doit venir le temps de la réflexion. Doit-on n’avoir pour seul objectif que de se faire plaisir en surenchérissant dans l’utopie et en délirant dans le virtuel en ayant d’avance choisit d’être éternellement dans l’opposition ? Ou veux-t-on réellement un jour être en position d’améliorer dans notre pays le sort de ceux qui souffrent, de réduire les inégalités et de ramener plus de justice sociale et d’équité. Certes, il vrai qu’au Parti socialiste nous ne promettons pas le grand soir. Nous sommes des gens responsables, conscients que nous évoluons dans un contexte mondial dont on ne peut s’affranchir. Mais il existe suffisamment d’hommes et de femmes sincèrement de gauche dans nos rangs pour que les fondamentaux ne soient jamais oubliés. Ces mêmes hommes et femmes qui engageront toute leur énergie pour qu’en priorité soit réalisée l’union avec les autres forces de gauche. Ce combat, ils le mèneront de l’intérieur et pas en quittant le bateau au moindre coup de tabac.

Enfin, il faudra bien à un moment que le masque de l’hypocrisie tombe. Nos camarades du Front de gauche ont fait du dénigrement du parti socialiste leur fonds de commerce. Je trouve cela navrant et préjudiciable à la gauche toute entière. Que Mélanchon ait une espèce de revanche personnelle et malsaine à assouvir, passe. Qu’il entraîne dans sa paranoïa des camarades qui hier encore luttaient à nos côtés me navre profondément. Qu’en sera-t-il de tout cela lorsque l’heure des échéances électorales sonnera. Ceux qui sont en place actuellement et qui doivent souvent leur mandat à un accord passé avec le parti socialiste, reviendront-ils, penauds, vers nous en sollicitant notre clémence et notre adoubement ? Ou choisiront-ils de se saborder en choisissant de rester dans leur tour d’ivoire jusqu’au bout et en prônant l’abstention au moment du choix ultime ? Qu’ils mesurent bien la responsabilité qu’ils prendraient alors en faisant le jeu d’une droite ne demandant que cela.

 Je n’ose croire à une telle issue. Je souhaite que la raison l’emporte sur la surenchère. Ce qui nous rapproche est plus fort que ce qui nous sépare et je reste persuadé que les militants sauront faire entendre raison à des dirigeants chez qui parfois, j’ose l’espérer, les mots dépassent la pensée. La gauche ne triomphera que si elle est unie et si elle cesse, dès maintenant de se déchirer. Il n’est pas trop tard. Nous socialistes devons déjà donner l’exemple dans nos rangs en faisant taire les querelles stériles. Ainsi, plus forts, il nous sera alors facile de demander aux autres ce que nous avons su nous-mêmes faire : l’union.