La décision « quasi unanime » du bureau national de notre parti d’investir Hélène MANDROUX, maire de Montpellier, comme tête de liste PS en Languedoc-Roussillon, met fin à des mois d’hypocrisie. Il a cependant fallu un énième dérapage de Georges FRECHE pour qu’enfin la mesure d’exclusion de notre parti, prononcée naguère à son encontre, soit effective. La Droite, qui devrait cependant balayer un peu plus souvent devant sa porte, avait beau jeu d’accuser le Parti Socialiste de faiblesse et de complaisance coupables, tant la pusillanimité de la direction de notre parti était patente. Il faut dire que jusqu’alors nous avions cultivé l’ambiguïté la plus totale laissant le champ libre à FRECHE dans sa conquête d’un nouveau mandat de président de région. Aucune voix ne s’était alors élevée pour menacer nos camarades languedociens de représailles lorsqu’ils s’étaient rangés sous la bannière du matamore occitan, le désignant une nouvelle fois et démocratiquement comme leur leader. De facto, il s’agissait ni plus ni moins d’un adoubement de la part de la direction du PS qui aurait dû au contraire, dès cet instant, se démarquer nettement en présentant une candidature socialiste officielle. Le gain d’une région ne justifie pas que l’on brade ainsi son âme et ses valeurs et je loue cet écart verbal qui, je l’espère, va permettre une clarifier les choses une fois pour toutes, dussions-nous en passer par une salutaire défaite électorale.
Dans le même temps, je ne saurais me montrer trop sévère à l’endroit de nos camarades du Languedoc-Roussillon dont il est aisé de comprendre la position. Georges FRECHE symbolise pour eux la victoire du socialisme dans une région où des villes comme Nimes, Béziers, Perpignan, Sète et Alès, par exemple, sont encore aux mains de l’UMP. Une région qui jusqu’en 2004 et la « prise de pouvoir » de FRECHE avait été tenue pendant 18 ans par l’UMP Jacques BLANC. Enfin, nos camarades ont démocratiquement élu cet homme pour les mener une nouvelle fois à la victoire, un homme en qui ils ne voient que des qualités et qui recueille toute leur indulgence. Je suis persuadé que dans leur envie dans découdre avec la direction « parisienne », ils sont nombreux à avoir apprécié ce trait douteux décoché à l’encontre d’un cacique de notre parti. Par ailleurs, lorsque l’on se rappellera que la candidate désignée par notre parti le fut jadis par le même FRECHE pour lui succéder à la mairie de Montpellier, on mesurera combien tout cela doit être ressenti sur place comme une trahison : « tu quoque , fili ! ». Quelle serait l’attitude de beaucoup d’entre-nous si l’on venait remettre en cause les choix démocratiques de notre fédération, cela quels qu’en soient les motifs ? Il faudrait pour le moins beaucoup de persuasion et de diplomatie pour nous amener à la raison. Nous passerions vraisemblablement par des phases successives de révolte, d’indignation et de résistance, le tout fortement teinté d’un profond sentiment d’injustice.
Je souhaite bien sur que la raison l’emporte car le personnage ne mérite pas que l’on se sacrifie pour lui. Il est temps de tourner la page ; « la FRECHE connection » a vécu. Pourtant je redoute le pire lorsque j’entends le conseiller général Didier Codorniou, que j’ai tant admiré sur les terrains de rugby, prôner la résistance quasi-armée. Que fera notre parti si le choix cornélien d’un 2ème tour se pose entre un FRECHE qui se serait maintenu et un UMP se délectant de la situation ? Une grande partie de la solution incombe à nos alliés traditionnels, Verts et Communistes, qui doivent très vite se déterminer et cesser de compter les coups. Il y va du maintien à gauche, et dans l’honneur, de la région Languedoc-Roussillon.